Colloque international
« Les acteurs de l’aide
internationale :
vers quels savoirs, engagements et
compétences ? »
Bordeaux, 11 et 12
septembre 2017
-------------------------------------------LIVRET DU PARTICIPANT------------------------------------------
LUNDI 11 SEPTEMBRE
Hôtel
de Région, 14 rue François de Sourdis, Bordeaux
9h Accueil
9h30 Mots d’accueil
Isabelle Boudineau, Vice-présidente de la Région Nouvelle
Aquitaine, chargée de l’Europe et de l’international
Céline Thiriot, Directrice du Laboratoire Les Afriques dans le monde, IEP/Sciences-po Bordeaux
Céline Thiriot, Directrice du Laboratoire Les Afriques dans le monde, IEP/Sciences-po Bordeaux
Anne Le Naëlou, Directrice de l'IEDES-Université Paris 1
Panthéon-Sorbonne &, membre de l'UMR Développement et Sociétés (P1-IRD)
Jean-Christophe Lallau, Directeur des ressources
humaines, GRET
10h-12h30 Table ronde : Focus sur les acteurs de l’aide internationale de la Nouvelle Aquitaine : Approches orientées
changement et professionnalisation à géométrie variable : quels enjeux
pour la formation à la solidarité internationale dans la Région Nouvelle
Aquitaine ?
En partenariat avec le
Réseau associatif développement et solidarité internationale Nouvelle Aquitaine
(Radsi-NA), le réseau multi-acteurs régional So-Coopération et l’Institut de
formation et d’appui aux initiatives de développement (Ifaid)
Les approches orientées changement
o
Josyane PEREZ, Présidente ou Tiphaine ARDOUIN,
Réseau associatif développement et solidarité internationale Nouvelle Aquitaine
(Radsi-NA)
o
Gaëlle GANDEMA Responsable Pôle Partenariat,
Initiative Développement, Poitiers
o
Clémence LARTIGUE, chargée de projet, Pôle
Education à la Citoyenneté et à la Solidarité Internationale, Association
Cool'eurs du Monde
o
Yvan OUSTALET, Animateur Afdi Nouvelle Aquitaine
et responsable pays (Afdi Nationale) pour le Bénin, Togo et Haïti.
La professionnalisation à géométrie variable
o
Franck FORTUNÉ, Directeur du Réseau
multi-acteurs régional So-Coopération,
o
Alexandra NAUD, Cheffe de service
Afrique-Caraïbes / Solidarité et citoyenneté internationales, Région
Nouvelle-Aquitaine
o
Nicolas DUMONT, ancien étudiant de la
Licence professionnelle Chargé.e de projets en solidarité internationale et
développement durable, Coordinateur d'équipes et de projets, Unis-Cité
o
Anne-Marie FORTUNÉ, ancienne étudiante de la
Licence professionnelle Chargé.e de projets en solidarité internationale et développement
durable ayant mené une enquête
Les enjeux des formations à la
solidarité internationale
o
Jean-Claude CUISINIER RAYNAL, président
d'honneur de l’lnstitut de formation et d’appui aux initiatives de
développement (IFAID)
o
Karl BELMONT, administrateur COSIM Nouvelle
Aquitaine
o
François DELUGA, président du Centre national de
la fonction publique territoriale,
o
Aurore TERSOU et Stéphanie WOHLSCHLEGEL,
étudiantes (2016/2017) de la Licence professionnelle Chargé.e de projets en
solidarité internationale et développement durable en projet tutoré avec
So-Coopération
Animation : David Eloy, ancien
rédacteur en chef de la revue Altermondes
12h30-13h
Ouverture du colloque
Hélène VELASCO, Présidente de
l’Université Bordeaux Montaigne
Messages de l’Université Paris 1 et
de la Commission Françaises de l’Unesco
Cadrage du colloque
14h–15h30 Plénière : Dynamiques des
acteurs face à l’essoufflement des modèles de l’aide internationale
o
OULD
AOUDIA Jacques, président et NAEL Robin, chargé de mission, Migration &
Développement
Renouveler les relations Nord-Sud dans les actions de solidarité
internationale
o
AMOUGOU
Thierry, professeur études du développement, Université Catholique de Louvain (Sous réserve de confirmation)
Une économie politique de l'APD en Afrique Subsaharienne : modèles
européens et chinois
o
BEKKER Simon, emeritus professor et
BROMBERGER Norman, CHRISTIANSON David, Sociology, Stellenbosch University
Development aid
challenges: the predicament of citizen participation and elite bargains
PRESENTATION DE L’AUTEUR
Simon
Bekker, professeur émérite en sociologie, est citoyen Sud Africain. Ses sujets
de recherche actuels combinent les migrations et les études urbaines avec un
point de vue particulier sur les agendas de « bonne gouvernance » en
Afrique du Sud et en Afrique Subsaharienne.
Ses
publications récentes incluent des articles, des chapitres et des livres que
ces thèmes, publiés en anglais et en français (une langue que je parle
couramment). Il a travaillé comme Professeur au Département d’Etudes de
l’Université de Rhodes, comme Professeur de Sociologie à l’UNISA et Directeur
du Centre d’Etudes Sociales et de Développement à l’époque à l’Université de
Natal (Durban). Il a mené des rencontres entre chargés de recherche invité à
l’Université d’Oxford et le (à l’époque) Centre d'Étude d'Afrique Noire in
France, le Collège suédois d’Etudes avancées d’Uppsala (Suède) et de STIAS,
l’Institut Stellenbosch pour études avancées. Il a enseigné à deux reprises au
CODESRIA à Dakar, au Senegal.
Sélection
de publications récentes
- Bekker, S. and N. Bromberger (2016) ‘A shift in Western development agency thinking? The case for second best.’ Social Dynamics Vol. 42 , Iss. 3.
- Bekker S. & L. Fourchard (eds.) 2013 Governing Cities in Africa. Politics and Policies. Cape Town: HSRC Press.
- Bekker S & G Therborn (eds.) 2012 Capital Cities in Africa: Power and Powerlessness. Cape Town and Dakar: CODESRIA and HSRC Presses.
PRESENTATION DE LA COMMUNICATION
Le 2017 Rapport de la Banque Mondiale, intitulé
Governance and the Law, souhaite
aller au-delà de la discussion sur les politiques qui encouragent le
développement et a l'intention de révéler les raisons pour lesquelles certaines
politiques réussissent et d'autres pas. Notre présentation utilise le contenu
de ce rapport pour construire une lentille (lens),
que nous utilisons ensuite pour analyser un programme de développement financé
par l'UE en Afrique du Sud. Nous finissons par une évaluation préliminaire de
l'utilité de cette lentille dans l'analyse.
Simon
Bekker est professeur émérite de sociologie et David Christianson est chercheur
à l'Université de Stellenbosch.
o
CHARTON
Hélène, chargée de recherche au CNRS, Lam, Sciences Po Bordeaux
Les communautés épistémiques dans l’aide
internationale – le cas du secteur de l’éducation
PRESENTATION DE L’AUTEURE
Hélène
Charton est chargée de recherche au CNRS au LAM, elle travaille sur les
politiques internationales d'éducation en Afrique et a été cheffe du pôle genre
et développement humain à la Direction générale de la mondialisation du
Ministères des Affaires étrangères et européennes en 2012.
Présidence : Dominique Darbon, Anne Le Naëlou
15h45 – 18h Ateliers,
1ère série
1.
Des outils et approches qui
font évoluer les actions de l’aide internationale ?
o
VINCENOT
Delphine, doctorante, Laboratoire de Changement Social et Politique, Université
Diderot - Paris 7
Le cadre logique, marqueur de professionnalisation du secteur
o
AIHOU
Roger, chef de projet, Gret Congo
Ajustement des cadres logiques en « approches orientées
changement » : expériences d’un chef de projet à Pointe-Noire (Gret,
Congo)
PRESENTATION DE L’AUTEUR ET DE SA STRUCTURE
Le Gret est une ONG française de
développement solidaire qui lutte depuis une quarantaine d’années, contre la
pauvreté et les inégalités dans une trentaine de pays à travers le monde. Le
Gret dispose de l’expérience et des références nécessaires diversifiées à la
réussite de ses missions de développement. Il attache du prix aux principes de
bonne gouvernance, gage de la confiance de ses partenaires du Nord et du Sud et
des structures publiques de financement du développement. Il intervient auprès
d’autres partenaires de même vision dans la recherche de réponses innovantes et
durables pour le développement.
Depuis 2015 le GRET s’est engagé
dans une recherche-action, au sein de F3E, dans le projet PRISME (Programme
d’innovation méthodologique pour planifier, suivre et évaluer de processus de
changement), et plus spécifiquement sur l’outil d’appréciation et de
compréhension des changements intermédiaires, dite méthode des « petits
pas ». Cette démarche expérimentale a démarré au Congo à Pointe-Noire au
sein d’un projet d’appui au secteur artisanal (Partag : 2015- 2018), sur
cofinancement de l’Union européenne et de l’AFD avec l’appui technique du GRET,
par un atelier « Vision et chemins de changement » pendant lequel le
Groupement Interprofessionnel des Artisans du Congo (GIAC) et ses membres ont
été accompagnés à définir leur vision en 2025, les défis à relever et les
chemins de changements.
En ma qualité de chef de Projet GRET, avec mon profil professionnel d’Expert en Développement et Gestion de Projet, j’ai vécu cette expérience avec un esprit d’expérimentateur critique. Cette posture m’a permis de faire évoluer par la pratique l’introduction des approches orientées changement dans la gestion du projet. Une telle expérience mérite d’être partagée.
o
MAYOUBILA Koundja, consultant,
Program Manager - Reach for Change
De la théorie au chemin du changement en Afrique
PRESENTATION DE L’AUTEUR
Né
en 1979 à Sarh au Sud du Tchad, M. Mayoubila Koundja est diplômé en
Informatique de l’EICSI (ECWA Information and Computer Science Institute) de
Jos/Plateau State au Nigeria (2006). L’humanitaire et l’entrepreneuriat social
sont au coeur de sa carrière professionnelle; comme spécialiste d’education en
situation en situation d’urgence, il a travaillé dans le cadre de l’assistance
aux réfugiés vivant au Tchad (2006-2013) et au Cameroun (2014 et 2015). Cette
passion pour les projets de la solidarité l’a conduit à valoriser ses acquis à
l’IPD de Douala (LIcence Analyse et Evaluation des projets, 2010) et au 2IE de
Ouagadougou (Master 2 Management des crises et actions humanitaires, 2013).
Présentement consultant, il s’intéresse à l’Entrepreneuriat et aux TIC.
PRESENTATION DE LA COMMUNICATION
Cette
communication présente une approche orientée changement, basée sur la théorie
du changement, à travers l’élaboration d’un programme d’entrepreneuriat social
flexible et efficace, comme alternative pour le développement durable de
l’Afrique. L’approche projet très rigide, avec comme carnet de bord le cadre
logique, semble ne plus produire les résultats escomptés, dans une Afrique avec
70% de la population ayant moins de 25 ans (OECD, 2011), mais majoritairement
exclu d’une croissance économique qui tourne entre 5 et 6,5%, et attirant
beaucoup d’investisseurs. La participation communautaire tant annoncée, comme
panacée de ce manquement, montre aussi ses limites, face à des gouvernements
qui se soucient très peu de la jeunesse. D’ou le besoin de mettre en place un
concept plus innovant et efficace prenant en compte cette dynamique sociale et
économique très riche de l’Afrique.
Le
modèle orienté changement développé par l’ONG Suédoise Reach for Change, pour
contribuer à améliorer les conditions de vie dans les communautés africaines,
consiste à identifier des jeunes entrepreneurs sociaux locaux, à travers des
compétitions innovantes. Ensuite, aider
ces personnes ayant des initiatives innovantes, à se developper grâce à une approche mixte basée sur la théorie
du changement (Theory of Change), et l’utilisation d’une feuille de route (Pathway
of Change), permettant ainsi une compréhension approfondie du problème
identifié, et une définition plus nette de la vision du changement souhaité.
Contrairement à l’approche projet avec comme carte de navigation le cadre
logique, qui se déroule en terme d’activité - de résultat - d’effet - d’impact,
la théorie du changement présente la complexité de tout l’eco-systeme dans
lequel doit s’opérer le changement souhaité. Elle permet une revue régulière
des activités prevues, au besoin meme
des modifications, permettant d’accroitre l’impact pour mieux
appréhender le changement. Dans le même sens, la Théorie du Changement permet
de prendre en compte les opportunités qui se présentent; d’ou l’innovation, qui
se situe au coeur du mouvement entrepreneurial.
Présent
dans sept (7) pays africains (Ghana, RDC, Sénégal, Tchad, Rwanda, Tanzanie, et
Ethiopie), avec 84 entrepreneurs sociaux appuyés dans ces different pays, ce
programme compte plus de 900.000 bénéficiaires directes des programmes mis en
oeuvre par ces entrepreneurs sociaux. Ce modèle semble faire ces preuves, mais
pourrait-elle être répliquée dans d’autres secteurs, comme approche idéale
de développement durable.
o
MACIAS Léa, doctorante, EHESS
Paris
La mesure comme objet de recherche : données quantitatives et
cartographie des camps de réfugiés, le cas de Zaatari en Jordanie
o
PALLIERE
Augustin, chercheur associé à l’UMR PRODIG & APDRA Pisciculture Paysanne et
RANGÉ Charline, chercheure associée à l’UMR PRODIG
Contribution de l’approche « système » au dialogue entre
techniciens et producteurs. Une expérience dans un projet de développement
rural en Guinée.
PRÉSENTATION DES AUTEUR.E.S
Agro-économiste et docteur en
géographie (2014), Augustin Palliere
est chercheur associé à l’UMR Prodig (AgroParisTech). Ses recherches portent
sur la marchandisation du travail dans les sociétés lignagères en Afrique de
l’Ouest. Depuis 2015, il est chef de projet pour l’APDRA Pisciculture Paysanne
en République de Guinée (Projet de Développement de la Rizi-Pisiculture en
Guinée Forestière).
Agro-économiste et docteure en
géographie (2016), Charline Rangé
est chercheuse associée à l’UMR Prodig (AgroParisTech). Elle a travaillé durant
deux ans en tant que chargée du suivi-évaluation et de la
recherche-développement dans un projet de développement en Guinée et a
participé à plusieurs expertises pluri-disciplinaires sur la région du lac
Tchad, en accompagnement de l'action publique. Ses travaux de recherche dans la
région du lac Tchad portent sur les complémentarités et concurrences entre
usages (agriculture, élevage, pêche) et sur la gouvernance des ressources
naturelles. En Guinée Forestière (Guinée), elle travaille actuellement sur les
relations entre rapports sociaux intra-familiaux et dynamiques des territoires
ruraux.
PRESENTATION DE LA COMMUNICATION
Les techniciens agricoles déployés dans le cadre des
projets de développement agricole en Afrique disposent-ils toujours des outils
et des concepts pour engager un véritable dialogue avec les producteurs ?
Cette communication s’appuie sur une expérience menée dans le cadre d’un projet
de développement de la pisciculture en Guinée Forestière où l’émergence d’une
expertise technique locale au sein des réseaux de pisciculteurs oblige à
repenser le rôle et la formation des techniciens déployés dans le cadre des
projets. Elle montre comment une approche systémique, mise en œuvre par les
techniciens eux-mêmes, peut participer à cette évolution. Plus que le résultat
final de la démarche de modélisation que cette approche implique, c’est le
processus même de production et d’interprétation des connaissances qui peut
être le
point de départ d’un dialogue renouvelé avec les producteurs.
Animation :
Jean-Etienne Bidou, Cécile Broutin
15h45 – 18h Ateliers, 1ère série (suite)
2.
Modes de transmission des
savoirs comme objet et enjeux de l’aide internationale
o
DUROYAUME
Perrine, responsable de formation, F3E et DE LA CRUZ Pauline, directrice, BATIK
International
Acteurs d’appui, accompagnateurs, co-apprenants ? Les évolutions
des métiers des praticiens des ONG à travers les regards croisés d’une ONG
française et d’un organisme de formation continue
PRESENTATION DES AUTEURES
Perrine Duroyaume, responsable de formation, F3E : Créé en
1994, le F3E est un réseau apprenant d’acteurs français de la solidarité et de
la coopération internationales, engagés pour un changement social.
Pluri-acteurs, il est composé d’organisation membres (ONG, Collectivités
territoriales, Réseaux, Fondations, Syndicats) conduisant des actions d’aide au
développement, de plaidoyer et d’éducation à la citoyenneté mondiale.
La
mission du F3E est de contribuer à améliorer les pratiques de ses membres, en
matière d’apprentissage, d’innovation, de qualité et d’impact de leurs actions.
Pour ce faire, il développe une offre d’accompagnement individuel (études,
formations et appui-conseil) et collectif (communauté de pratiques
programmes de recherche-action). Depuis
2000, il est organisme de formation et propose chaque année des formations
ouvertes à l’ensemble des acteurs du secteur ainsi que des formations sur
mesure réalisées à la demande des membres.
Après un
parcours en ONG et dans la recherche sur les dynamiques urbaines, Perrine
Duroyaume rejoint le F3E en 2011 où elle anime le programme de formation, et
développe plusieurs modules, de la
conception à l’animation. En 2016, elle suit un cursus sur la formation
d’adultes au CNAM pour prendre du recul sur ses pratiques.
Pauline De La Cruz, directrice,
BATIK International : BATIK International développe depuis
1998 des projets solidaires, favorisant une meilleure insertion sociale et professionnelle des personnes fragilisées, en
Europe, en Asie du Sud-Est et sur la rive Sud de la Méditerranée.
L’association développe une pluralité d’activités
qui s’appuie sur le partenariat et la capitalisation mais également sur les
approches de genre et de RSE (Responsabilité Sociale des Entreprises). Ces
actions se développent en priorité avec la participation des jeunes, des femmes
et des personnes migrantes. L’association s’engage ainsi à soutenir l’insertion socio-économique, renforcer les capacités des organisations de
la société civile, organiser des
actions de sensibilisation pour favoriser l’accès aux droits. BATIK International est membre de
plusieurs plateformes dont le F3E.
Diplômée en sciences politiques et
relations internationales, Pauline de La Cruz intègre BATIK
International en 2004. Elle y développe ses compétences de formatrice et
d’évaluatrice et pilote des projets dans le domaine de l’autonomisation
économique des femmes. Spécialisée dans les pays du pourtour
méditerranéen, elle assure depuis 2014 la direction de l'association.
PRESENTATION DE LA COMMUNICATION
Pour
comprendre la professionnalisation des ONG, il faut se pencher sur l’histoire
des relations entre les associations dites du Nord et leurs partenaires du
Sud, s’intéresser à l’évolution des équilibres et de leurs
interdépendances. Dans une approche classique, les premiers apportent des
appuis techniques et financiers à des organisations qui mettent en œuvre les
projets sur le terrain, auprès des bénéficiaires. Ce système de relations
plutôt descendant est remis en cause depuis une quinzaine d’années par la
montée en puissance des acteurs des sociétés civiles du Sud. L’objet et les
modalités d’appui des ONG du Nord à leurs partenaires sont alors
questionnés : à quels besoins répondre ? Quelle est la plus-value des
ONG d’appui ? Dans un cadre d’échanges plus horizontal, le nouvel
équilibre qui se dessine amène les acteurs à sortir d’une approche techniciste
du développement et à développer de nouvelles relations de coopération, en
particulier autour d’une vision partagée du changement social recherché à
travers le projet.
Les
métiers doivent se réinventer et
s’adapter à un nouveau système d’acteurs : comment les ONG d’appui
s’adaptent-elles à la montée en compétences de leurs homologues et quels
nouveaux profils sont-elles amenées à développer, parfois en tension avec
d’autres fonctions ? Les dispositifs de formation continue destinés aux
professionnels des ONG du Nord sont eux-mêmes impactés par l’émergence de
nouveaux métiers : comment les organismes de formation cherchent-t-ils à
développer des espaces d’apprentissage adaptés à des acteurs d’appui ? Et
pour quels besoins méthodologiques ? Au final, derrière l’émergence de nouveaux
métiers, se dessine un changement dans la transmission des savoirs, mais aussi
dans la nature même des savoirs.
Notre
contribution cherche à répondre à cette problématique à travers une analyse
croisée de l’évolution des métiers au sein d’une ONG française, BATIK
International, et de celle du dispositif de formation du F3E à destination des
acteurs de coopération. Basé sur la prise de recul de pratiques, notre propos
veut apporter une analyse de l’évolution des savoirs et des métiers avec en
toile de fond, les mutations du système des acteurs du développement.
o
DIETSCH
Laurent, coordinateur AVSF pour
l’Amérique Centrale jusqu’en 2016, RUAULT Claire, sociologue, chargée de
recherche- formation. GERDAL , BAKKER Teatske, assistante technique. AVSF
L’appui à la transition agroécologique : quelle évolution des
compétences pour passer du transfert de technologies à la dynamisation de
processus locaux d’innovation ?
PRESENTATION DE LA STRUCTURE AVSF
AVSF
est une organisation de solidarité internationale engagée depuis 40 ans dans
l’appui aux agricultures familiales paysannes dans 20 pays. Elle a fait de
l’appui à la transition agroécologique des agricultures du Sud, une de ses
priorités. Dans ce cadre, elle cherche
à faire évoluer ses dispositifs d’intervention dans une logique
d’accompagnement des dynamiques locales d’innovation plutôt que de
transferts de techniques et diffusion de
« bonnes pratiques ».
Différents dispositifs ont été mis en œuvre et expérimentés dans ce but, en particulier
à Madagascar, au Togo, au Honduras et à
Haïti.
PRESENTATION DE L’AUTEUR
Agroéconomiste, avec un master en
développement rural, compte 25 ans d’expérience professionnelle dans la
coopération au développement agricole et rural, en particulier en Amérique
Latine, dans la formulation, exécution et évaluation de programmes et projets
de développement agricole et rural. Il a été, entre 2011 et 2016, responsable
de la coopération d’Agronomes et Vétérinaires sans Frontières (AVSF) en
Amérique Centrale. Dans les actions de développement mises en place, une
importance centrale a été donnée à l’accompagnement de communautés et
organisations paysannes et indigènes depuis leur propres dynamiques sociales et
aspirations afin qu’elles puissent mieux contrôler les conditions de leur
développement face à d’autres acteurs.
Auparavant il a travaillé près de 20
ans, dans un contexte universitaire dans la formulation, coordination et mise en place de
programmes de formation pour le renforcement de capacité des agents de
développement agricoles/rural et articulation de la formation avec la recherche
et les actions de développement. Il est membre du Groupe d'expérimentation et
de recherche : développement et actions locales - GERDAL (www.gerdal.fr ) en lien avec
lequel, différentes formations, recherche-actions et publications ont été
réalisées sur la mise en place de dispositifs d’appui en accompagnement à des processus de
changement en milieu rural.
Actuellement il travaille comme
consultant indépendant surtout en
formulation et évaluation de projets dans lesquels il a incorporé depuis
plusieurs années l’utilisation d’approches orientées changement dans un but de
renforcement de capacités des acteurs. Il a, en particulier, évaluer des
projets d’appui à la transition agro-écologique dans différents pays (Haïti,
Madagascar, Togo). Leur analyse comparative a servi de base à la communication
présentée dans le cadre du colloque.
PRESENTATION DE LA COMMUNICATION
AVSF cherche à faire évoluer ses dispositifs d’intervention en
appui à la transition agroécologique des modes de production paysans dans les
pays du Sud, dans une logique
d’accompagnement plutôt que de transferts de techniques et diffusion de
« bonnes pratiques ».
Différents dispositifs ont été mis en œuvre et expérimentés dans ce but :
paysans-relais (Madagascar), champs-écoles (Togo), concours paysans (Honduras),
entre autres. Des évaluations et capitalisations de ces expériences ont permis
d’approfondir
la réflexion sur les compétences requises pour définir et mettre en œuvre des
formes d’interventions en appui à des dynamiques locales de changement
impulsées et portées par les agriculteurs sur la base de leurs initiatives et
aspirations.
Les
recherches et expérimentations menées par le GERDAL en partenariat avec des
équipes de développement, ont montré que les dynamiques d’innovation sont, pour
les producteurs concernés, des processus collectifs de construction de
nouvelles connaissances, finalisés sur la recherche de solutions aux problèmes
qu’ils se posent et qu´ils renvoient à une activité propre de
réflexion, de recherche et d’expérimentation. Ces travaux ont aussi mis en
évidence que les compétences
méthodologiques requises pour appuyer de tels processus supposent une évolution
des conceptions des agents sur comment se produisent les changements en milieu
rural ainsi que sur leur propre rôle. Si on ne passe pas de visions
diffusionnistes et positivistes à des
visions plus constructivistes, ces compétences risquent de se traduire par la
persistance d´une relation « pédagogique », certes améliorée, mais
toujours emprunte d’une certaine « supériorité » des techniciens et
d’une logique de « conscientisation » des agriculteurs.
Par
ailleurs, la plupart des interventions se réalisent dans le cadre de projets où
la priorité tend à être donnée, de façon verticale, au strict respect de ce qui
est indiqué dans le document de projet. La mise en place de modalités de
travail, centrées sur l’accompagnement du changement, avec ce que cela comporte
d’invention, de réajustements nécessaires au fil du déroulement des activités
et des résultats, et en fonction des priorités et intérêts des groupes cibles,
requiert donc aussi de nouvelles visions et compétences dans la
gestion de projet. Un facteur important est alors de se
donner des marges de manœuvre pour adapter les actions et l’utilisation des
ressources, tout en maintenant une clarté et précision suffisante, en
particulier face aux bailleurs de fonds sur les objectifs et résultats
à atteindre et sur les moyens à mettre en œuvre.
Mettre
à profit ces marges de manœuvre implique de construire des dynamiques autonomes
de réflexion et de travail au niveau des « équipes projets » et
d’accorder une grande importance à l’apprentissage collectif dans le suivi et
la capitalisation des actions. Et pour renforcer les capacités des
équipes chargées de formuler et mettre en place ce type de dispositif, il faut
les doter d’outils spécifiques issus des sciences sociales, en articulant les
interventions avec des activités de recherche appliquée, pour
mieux comprendre les dynamiques locales d’innovation, et être en capacité
d’analyser les effets produits sur ces dynamiques par les dispositifs mis en
place.Les expériences analysées dans cet article
permettent d’illustrer et de préciser ce que recouvrent ces différentes
dimensions et compétences.
o
FORTUNÉ
Franck, directeur et ROCA P.J., SO Coopération
La capitalisation d’expériences : qui apprend quoi ?
o
DAVID-GNAHOUI
Moïse Emmanuel, Affilié à l’Université d’Abomey-Calavi (République du Bénin),
Faculté des Sciences Humaines et Sociales (FASHS), Département de Psychologie
et des Sciences de l’Éducation
Défis à l’efficacité de la formation professionnelle par apprentissage
de type dual au Bénin
PRESENTATION DE L’AUTEUR
Emmanuel
M. DAVID-GAHOUI est analyste de politiques éducatives et titulaire d’un Ph.D.
en Éducation Comparée et Internationale de Loyola University of Chicago (2002).
Il s’est spécialisé dans l’évaluation des politiques publiques et des programmes
et projets de développement, notamment ceux conduits dans le cadre de l’aide
internationale. À ce titre, il a exécuté ou administré l’évaluation de
nombreuses politiques publiques. En tant que Conseiller spécial du Ministre de
l’Évaluation des Politiques Publiques, il participe depuis 2014 à un projet
multi-pays (Afrique du Sud, Bénin, Ouganda) pour renforcer les systèmes
d’évaluation et institutionnaliser l’utilisation des résultats d’évaluation au
niveau local (Commune) et par la représentation parlementaire. Depuis 2008, sa
recherche se focalise sur les questions d’efficacité et de qualité de
l’éducation avec un accent sur l’orientation scolaire, la formation
professionnelle et l’adéquation formation-emploi.
PRESENTATION DE LA COMMUNICATION
Le
sous-secteur de l’enseignement technique et de la formation professionnelle
(ETFP) a été proclamé deuxième priorité du Gouvernement du Bénin en matière
d’éducation. Toutefois, cela ne se traduit pas en un ETFP actif, innovateur et
transformateur de l’économie, non seulement par les ressources humaines qu’il
génère, mais aussi par le progrès technique et l’amélioration de la qualité de
vie qu’il promeut.
Portant
le préjudice socioculturel d’être considérée comme l’école de ceux qui ont
échoué dans l’enseignement général, la formation professionnelle a toujours été
majoritairement prise en charge par l’aide extérieure. Cette aide extérieure
aléatoire et soumise surtout à l’agenda des bailleurs, peine à produire les
résultats que l’on est en droit d’escompter parce que les processus et
mécanismes de pilotage endogènes de nature à prendre le relais de l’appui des
partenaires techniques et financiers (PTF) sont peu fonctionnels.
La présente étude est de nature essentiellement qualitative. Par
la recherche documentaire, elle visite le système dual en Allemagne et en
Suisse et reconstitue l’historique de la formation professionnelle par
apprentissage de type dual au Bénin. A travers des entretiens tout le long de
la chaîne des acteurs de la formation (269 personnes interrogées), des visites
de sites (38 centres de formation et 13 métiers couverts), des observations et
suivis de formation, elle s’est investie à déterminer les conséquences pour
l’apprentissage de type dual de la faiblesse du financement endogène.
Cette étude sur la formation par apprentissage de type dual révèle
que la formation est fortement tributaire de l’aide extérieure. Elle poursuit
en mettant en exergue que les volets : recrutement des apprentis,
renforcement des capacités des maîtres-artisans, formation des formateurs,
apprentissage, évaluation, supervision et contrôle, conception et mise à jour
des curricula, etc., subissent tous des dysfonctionnements critiques. En
l’absence d’une réponse énergique et opportune des autorités en charge de
l’ETFP en matière de financement, ils pourraient provoquer une déliquescence
structurelle et durable de ce sous-secteur de l’éducation béninoise. L’apport budgétaire du gouvernement dans la formation par
apprentissage de type dual au Bénin étant minime en comparaison de celui des
bailleurs extérieurs, les résultats mitigés obtenus sont le témoin d’une aide
extérieure engluée dans un cercle d’inefficacité à donner à l’apprentissage de
type dual l’importance qui doit être la sienne. Après avoir présenté des
mécanismes de financement existants au niveau des pays comparables, l’étude
recommande, en dehors du financement à base fiscale, une prise en charge
budgétaire intégrale de la part du gouvernement comme c’est le cas avec
l’enseignement général.
o
BUCLET
Benjamin, Socio-économiste du développement, Centre de Recherche et d'Expertise
sur l'Education et le Développement
L’évaluation de projets par le mentorat est-elle possible ?
PRESENTATION DE L’AUTEUR
Benjamin Buclet est
socio-économiste du développement (EHESS). Après une dizaine d’années de
recherche au Brésil où il a étudié les ONG en Amazonie, il a intégré l’IRD pour
devenir responsable des activités de renforcement des capacités. Il est
maintenant Président-fondateur du Centre de Recherche et d’Expertise sur
l’Education et le Développement (CREED), qu’il a créé dans l’objectif de faire
dialoguer le monde de l’expertise et celui de la recherche autour de deux axes
de travail qui sont le reflet de ses centres d’intérêt : la compréhension
et l’amélioration des processus de développement notamment par l’étude des
acteurs d’une part ; la production et le transfert des connaissances à
travers l’analyse des systèmes d’enseignement supérieur et de recherche dans
les pays en développement d’autre part.
PRESENTATION DE LA COMMUNICATION
Les
bailleurs de fonds du développement ont, depuis une vingtaine d’années,
graduellement adopté la pratique de l’évaluation externe pour mesurer la
qualité de leur travail et des projets qu'ils financent. Cette pratique est
devenue la norme en matière de suivi-évaluation et s’est professionnalisée,
donnant lieu à une véritable ingénierie internationale (dont le dispositif ROM
(Result Oriented Monitoring) de la commission européenne est une bonne
illustration).
Le
domaine du renforcement des capacités de recherche a suivi la tendance mais,
sans doute en raison de ses spécificités (forte articulation avec les
institutions publiques, production de connaissances scientifiques, proximité
académique), il a vu émerger d’autres formes d’accompagnement.
Certaines
organisations ont adopté la pratique systématique du « mentorat »
comme un élément central de leur travail de renforcement des capacités de
recherche. Le mentorat prend des formes variées mais consiste globalement à
attribuer des conseillers scientifiques et techniques à tous les bénéficiaires
de façon à leur offrir un regard externe portant sur la progression de leur
projet, et ce de façon continue, régulière ou à la demande, tant pour les
bénéficiaires que pour le bailleur. Intermédiaires, les conseillers
scientifiques et techniques suivent de près, mais à distance, le développement
d'un projet et ses externalités. Leur position facilite également, pour le
bailleur, le contrôle et la surveillance des activités soutenues.
Dans
cette communication, nous poserons comme hypothèse qu’il est possible
d’enrichir la pratique du mentorat pour lui permettre de remplir la fonction
habituellement jouée par l’évaluation externe. L’idée centrale est que le
mentorat pourrait offrir une alternative viable aux approches classiques
d'évaluation externe, qui reposent davantage sur une technicité pointue que sur
la connaissance approfondie du contexte et des dynamiques sociales propres au
terrain d’intervention – connaissance essentielle pour comprendre et analyser
de façon pertinente un projet.
Animation : Anne Le Naëlou, Bouba Nouhou
3.
Normes et compétences dans
des enjeux transversaux
o
VALADEAU
Céline, chercheure Ifea, représentante de l’antenne de Bogotá (Colombie),
Umifre 17 Maedi/CNRS-USR 3337 America Latina (Sous réserve de confirmation)
Existe-t-il vraiment un transfert des « normes occidentales » ?
Réflexions sur les formes de discours liés à la santé publique en Amazonie
(Colombie, Pérou)
o
WAMBA
Rodolphine Sylvie, professeure titulaire des universités en Sciences du
langage, Université de Yaoundé 1
Communication et éducation : gage de réussite des projets de
développement durable en Afrique
PRESENTATION DE L’AUTEURE
Diplômée des Universités de Yaoundé I au
Cameroun et de Rennes 2 en France, Madame Rodolphine Sylvie WAMBA est
actuellement Professeur titulaire en Sciences du langage à l’Université de
Yaoundé I au Cameroun. Membre de deux réseaux de chercheurs de l’AUF et de
plusieurs sociétés savantes au Cameroun et à l’étranger, à l’instar de l’équipe
camerounaise de recherche en Littératures et Linguistique appliquées au
développement (ERLLAD), Laboratoire PREFIcs (Plurilinguismes, Représentations,
Expressions francophones, Information, Communication, Sociolinguistique) de
l’université de Rennes -2, elle compte à son actif une trentaine d’articles,
notes de lecture et ouvrages dans des champs de recherche assez variés. De ses
publications en lien avec le thème du colloque actuel, on peut citer : «Problématique des langues et question
de développement en Afrique francophone subsaharienne » in Nouvelles Etudes Francophones, Vol.21, n°2, pp. 136-148, 2006 ;
« L’émergence d’un sujet plurilingue et multiculturel en Afrique
francophone subsaharienne comme gage d’intégration régionale et d’accès à la modernité »
in Actes de Colloque, Paris,
L’Harmattan, pp.323-338,2010 ; « L’intercompréhension : une
conscience métacommunicative pour une plus grande valorisation de
l’interculturel » in Eds. Blanchet et Martinez, Pratiques innovantes du plurilinguisme – Emergence et prise en compte
en situations francophones, AUF-EAC, pp 193-197, 2010.
Comme on peut le constater, l’une de ses
préoccupations est d’afficher l’intérêt des aspects linguistique et culturel
dans tout ce qui touche les questions de développement. Membre du comité
scientifique dudit colloque et animée par le même esprit, elle s’est engagé à
faire une présentation qui porte sur « Communication et éducation :
gage de réussite de tout projet de développement durable en Afrique ».
o
MARIUS
Kamala, UMR Lam, UBM, CARIMENTRAND Aurélie, UMR Passages, UBM et BALLET Jérôme,
UMR GREThA, Université de Bordeaux ; CARIMENTRAND Aurélie, UMR Passages, UBM
Quel rôle pour les producteurs dans la gouvernance du commerce
équitable ? Enjeux pour les acteurs de la solidarité internationale
PRESENTATION DE L’INTERVENANTE
Maîtresse de Conférences depuis 1996, Kamala Marius a mené
ses activités d'enseignement successivement à l'UFR de Géographie et
d'Aménagement de l'Université Paul Valéry (Montpellier 3 et antenne de Béziers)
de 1996 à 2001, à l'UFR des Sciences des territoires et de la communication de
l'Université Bordeaux Montaigne de 2003 à 2016 et parallèlement à l'Université
de Strasbourg (IEP Strasbourg) depuis septembre 2014. A Montpellier comme à
Bordeaux et à Strasbourg ses thématiques d'enseignement ont couvert un très
large éventail du champ géographique, on peut noter une orientation claire
durant ces dernières années dans le champ des études urbaines (urban studies)
des études de genre (gender studies) et des études de développement (development
studies).
Son activité de chercheure a une forte dimension
internationale et pluridisciplinaire, par son implication en tant que
chercheure au LAM et chercheure associée à l'Institut Français de Pondichéry
(Inde) depuis près de 30 ans. Plusieurs champs thématiques ont été
successivement explorés depuis son doctorat autour de la problématique des
mobilités spatiales et des recompositions sociales en milieu rural, dans les
villes petites et moyennes et dans les mégapoles. Au-delà de la question du
rôle du microcrédit dans la lutte contre la pauvreté largement débattue par les
économistes dans le contexte indien, c'est plutôt la question du processus d'empowerment des
femmes dans le contexte des self help groups (groupes d'entraide) qui a fait aussi
l'objet de ses travaux de recherche.
La possibilité de travailler dans le contexte d'un
district industriel en Inde du Sud, où près de 90% des ouvriers sont des
femmes, l'a incitée à mobiliser de nouveaux outils conceptuels en géographie
comme celui du genre ou celui de l'intersectionnalité pour appréhender les
mobilités quotidiennes et résidentielles liées au travail et les rapports
socio-spatiaux de genre dans le cadre de villes industrielles. Ses travaux ont
fait l'objet d'un ouvrage (les inégalités de genre en Inde, regards au prisme des études féministes
postcoloniales) de 300 pages paru chez Karthala en 2016.
Une participation active à des programmes collectifs de
recherche financés par l'ACI et l'ANR lui a permis de mener des travaux
essentiellement sur dynamiques urbaines indiennes, en particulier sur la
périurbanisation (2004-2007), sur le système urbain indien (2008-2010) et sur
les petites villes (2011-2014). L'arrivée à maturité du corpus
Geopolis/Indiapolis offre un outil intéressant pour l'analyse spatiale de la
structuration des systèmes de villes. Par ailleurs, grâce à une grosse enquête
menée auprès de 130 entreprises et de 400 ménages dans des villes industrielles
du cuir du pays tamoul, elle a pu mettre à l'épreuve les théories de la
résilience urbaine économique. Son intégration récente à l'UMR LAM de Sciences
Po Bordeaux lui permet d'élargir ses perspectives de recherche sur les
questions urbaines dans le cadre de l'IDEX bordelais « Forum
urbain », notamment sur le rôle du numérique dans la fabrique urbaine.
o
NFON
DIBIE Azara Remalia, chargée de projets Burkina Faso, Gret
Entre injonction institutionnelle et hostilité contextuelle, les organisations de développement prennent la marche vers l’égalité de genre au Burkina
Faso
PRESENTATION DE L’AUTEURE
Azara Nfon Dibie travaille au Gret
Burkina Faso depuis plus de sept ans sur des projets Filières agroalimentaires
et Genre, plus spécifiquement sur les produits forestiers non ligneux (karité,
néré, miel, liane goïne, etc.). Sa première expérience de l’approche genre
remonte au projet Karité (2010-2013) dont elle fut la cheffe de projet. Ce
projet financé par le Fonds de solidarité Prioritaire (FSP) du MAE a financé sa
participation à des formations sur le genre, notamment au CIF de l’OIT et à des
ateliers sur l’intégration du genre. Depuis lors, elle est intervenue sur
plusieurs projets du Gret, comme par exemple le projet « Zazou » en
Mauritanie, Mobisan ou Repam au Burkina Faso. Elle a également rédigé des articles
sur le genre dans la filière karité. Depuis 2016, elle intervient en formation
professionnelle continue (Licence et Master) à l’université Aube Nouvelle
(Burkina Faso) sur le suivi-évaluation axé sur le genre.
o
TINTURIER
Zoé, doctorante, Lam, Sciences Po Bordeaux
L’apprentissage des techniques managériales par les acteurs de l’aide :
quelle(s) conception(s) de la pauvreté ?
PRESENTATION DE L’AUTEURE
Cette présentation est issue d’un
travail de thèse en science politique débuté en septembre 2015 au laboratoire
Les Afriques dans le Monde (LAM) sous la direction de Dominique Darbon. Ce
travail porte sur la construction d’une nouvelle perception de la pauvreté par
les acteurs internationaux et sa réappropriation par les acteurs malgaches. Deux terrains ont été réalisés à
Madagascar depuis le commencement de ma thèse :
-Un premier terrain de mars à juin 2016 a permis la
sélection de deux cas d’étude de partenariat ONG-entreprise (l’un dans le
secteur de l’assainissement, le deuxième dans le secteur de la nutrition).
- Un deuxième terrain (octobre 2016 à février 2017)
par la mise en place de méthodes d’enquête (observation participante,
entretiens). La réalisation d’une expertise pour une des deux ONG étudiées a
notamment facilité la compréhension des logiques des acteurs de l’aide tout en
me plaçant dans une position particulière en tant qu’observateur, impactant sur
ma manière de percevoir et d’être perçue par les enquêtés.
Cette réflexion s'intègre par
ailleurs dans deux programmes de recherche:
- Le projet FAPPA (Faire des politiques publiques en
Afrique) dirigé par Olivier Provini (LAM) et Dominique Darbon (LAM)
- Le projet Protection sociale dirigé par Claire
Gondard Delcroix (Gretha)
PRESENTATION DE LA COMMUNICATION
Cette présentation propose de
placer le phénomène de professionnalisation de l’aide internationale dans une
dynamique plus large de reconfiguration du secteur de l’aide au développement
autour de la logique de marché.
L’entreprise apparaît de plus en
plus aux ONG comme le choix le plus approprié pour répondre à leurs
problématiques. La valorisation de la
pérennité du projet et de l’autonomie qu’elle procure à ses bénéficiaires
(libérés de la dépendance du don), à l’ONG (par rapport à un Etat considéré
inopérant ou vis-à-vis de bailleurs classiques jugés trop contraignants), ou au
projet lui-même (qui doit pouvoir in fine se passer du soutien de l’ONG)
justifient le recours à des financements privés et à l’acquisition de techniques
commerciales.
Cette
transition doit pour nous être mise en lien avec le processus de
managérialisation des ONGs et la quête d’efficacité des acteurs de l’aide[1]. Sans
vouloir mesurer cette efficacité, notre propos cherchera davantage à comprendre
les effets socio-politiques de cette quête de performance technique. La pérennisation des projets de développement et la mise
en forme de l’entreprise comme technique de lutte contre la pauvreté s’insèrent
pour nous dans un processus progressif qui n’est pas réductible au monde de
l’aide. Ce processus s’explique notamment par l’intérêt d’acteurs externes (internationales
et locales) qui entrent en contact avec ces ONG et participent à la
construction d’un nouveau regard sur la pauvreté et d’une nouvelle orientation
des techniques pour la combattre.
A travers l'exemple d'un cas d'étude de partenariat
ONG-entreprise basé à Antananarivo (Madagascar)[2], cette
présentation cherchera à mettre en avant la tendance à considérer la catégorie
"pauvreté" à travers une logique de marché.
Animation : Elisabeth Hofmann, Marie Mellac
En
soirée : Visite guidée « Bordeaux Nègre » (sur inscription)
MARDI 12 SEPTEMBRE
Maison
des Suds, Esplanade des Antilles, Pessac
9h – 10h30 Plénière : Diversité des modes
d’engagement et des raisons d’agir
o
ANDRE
LAMAT Véronique, DUFEAL Marina, MCF,
géographes, Université Bordeaux Montaigne, UMR 5319 Passages ; LEROUX
Céline, docteure en sciences de l’éducation, chercheure associée à l’UMR
8070 CERLIS, PISSOAT Olivier, ingénieur d’études, CNRS, UMR 5319 Passages
Des circulations : des data, des femmes et des hommes.
PRESENTATION DES AUTEUR.E.S
Cette communication est le fruit
d’une réflexion faisant suite à la réalisation de l’ouvrage collectif
« Engagements volontaires et solidaires à l’international - Cartographie
2017 », où sont déclinées sous des formes diverses (articles de fond,
démarches méthodologiques, témoignages, mises en scène visuelles graphiques,
cartes, etc.) les évolutions des dynamiques d’engagements volontaires. Ce
travail constitue une radiographie et une mise en image des engagements
volontaires et solidaires à l’international qui mettent en visibilité les
enjeux actuels et les évolutions qui traversent le secteur, les grands
indicateurs qui permettent de prendre le pouls du volontariat à
l’international, les parcours des volontaires, qui d’une certaine manière
transitent dans de la donnée. Il s’agissait également de mettre en lumière
différents points de vue et modes d’écriture relatant les réalités de
l’engagement volontaire et solidaire, cette diversité s’incarnant dans de
multiples aspérités du projet : que ce soient dans les modes d’écritures
ou dans l’association d’articles de fond
et des paroles de volontaires.
PRESENTATION DE LA COMMUNICATION
Cette
communication est le fruit d’une réflexion faisant suite à la réalisation de
l’ouvrage collectif « Engagements volontaires et solidaires à
l’international - Cartographie 2017 », où sont déclinées sous des formes
diverses (articles de fond, démarches méthodologiques, témoignages, mises en
scène visuelles graphiques, cartes, etc.) les évolutions des dynamiques
d’engagements volontaires. Ce travail constitue une radiographie et une mise en
image des engagements volontaires et solidaires à l’international qui
mettent en visibilité les enjeux actuels et les évolutions qui traversent le
secteur, les grands indicateurs qui permettent de prendre le pouls du volontariat
à l’international, les parcours des volontaires, qui d’une certaine manière
transitent dans de la donnée. Il s’agissait également de mettre en lumière
différents points de vue et modes d’écriture relatant les réalités de
l’engagement volontaire et solidaire, cette diversité s’incarnant dans de
multiples aspérités du projet : que ce soient dans les modes d’écritures
ou dans l’association d’articles de fond
et des paroles de volontaires.
o
LEROUX
Céline, chercheure associée au Centre de Recherche sur les Liens Sociaux,
CERLIS – UMR 8070, Université Paris Descartes
Les parcours professionnels après un volontariat de solidarité
internationale, révélateur d’un travail social sans frontières ?
PRESENTATION DE L’AUTEURE
Céline Leroux travaille depuis une
quinzaine d’années dans le champ de la solidarité internationale et de l’aide
au développement. Elle est diplômée d’un doctorat en sciences de l’éducation
sur les parcours professionnels après un volontariat solidaire à
l’international et est chercheure associée au Centre de Recherche sur les Liens
Sociaux à l’université Paris Descartes (UMR8070). Son travail a été mobilisé
dans l’évaluation des politiques publiques en matière de mobilité
internationale des jeunes réalisée en 2015. Elle est également membre du comité
de lecture de la collection de l’Injep Les
Cahiers de l'action. Jeunesses, pratiques et territoires.
o
KOJOUE
Larissa, Chercheure associée, FPAE Yaoundé
Per diem et projets de développement, la tâche aveugle du marché de
l’aide internationale
PRESENTATION DE L’AUTEURE
Larissa Kojoué, Post doctorante
Organisme Régional pour la Santé-Provence Alpes Côte d’Azur (Marseille),
chercheure associée Fondation Paul Ango Ela de géopolitique en Afrique centrale
(FPAE), Yaoundé. La recherche postdoctorale porte sur l’impact d’internet dans
la sexualité et son opportunité pour la prévention du VIH/sida au Cameroun. Les
domaines d’intérêt de l’auteure sont : Politiques de développement, Santé
globale, VIH/SIDA, Citoyenneté, Genre et droits humains.
o
TALLIO Virginie, Research fellow,
Institute of Social Research, Makerere University, Kampala
La RSE : une particularité au sein du secteur de l’aide au
développement ? Modes d’action et engagements
PRESENTATION DE L’AUTEURE
Virginie Tallio est chercheuse au
Makerere Institute of Social Research (Makerere University, Ouganda). Elle
s'intéresse à la responsabilité sociale des entreprises pétrolières et à la
manière dont leurs politiques reconfigurent le paysage du développement. Ses
recherches portent également sur les réfugiés, entre autres sur les dynamiques
locales et nationales générées par les projets d'aide humanitaire en leur
faveur, et sur les camps de réfugiés en tant qu'espace social ; la santé
publique, notamment les utilisations politiques des programmes de santé publique
; et les méthodes ethnographiques, particulièrement sur les terrains sensibles
(camps de réfugiés, zone post-conflits et d'exploitation pétrolière,
entreprises pétrolières). Ses terrains de recherche se situent en Afrique, plus
particulièrement en Angola et en Ouganda.
o
WESTERVELD
Rosie, Chercheure associée, Institut d’éducation de l’University College London
PRESENTATION DE L’AUTEURE
Rosie Westerveld est chercheure à
l'Institut d'Education de l'University College London sur les questions de
genre, violence, éducation et coopération internationale. Elle travaille sur
l'Initiative Eliminer les Violences de Genre en Milieu Scolaire, en partenariat
avec l'UNICEF et soutenu par le Partenariat Mondial pour l'Education,
l'Initiative pour l'éducation des filles de l'ONU et le PBEA. Elle est en
charge de coordonner les pays africains francophones de l'Initiative. Elle
s'apprête à débuter sa thèse à l'Université de Sheffield qui portera sur les
partenariats inter organisationnels entre le Sud et le Nord dans le secteur de
la coopération internationale, et les modalités nécessaires en vue de les
rendre plus équitables et durables. Rosie apprécie également l'opportunité de
collaborer plus directement avec les ONG et OSC et développe ses services de
consultance autour de thématiques liées aux droits humains, aux droits des
femmes et au genre, aux mouvements sociaux, à l'alimentation, à l'éducation et
aux méthodologies et pédagogies participatives.
Présidence : Philippe Ryfman,
Elisabeth Hofmann
10h45 – 13h15 Ateliers, 2e série
4.
Des enjeux de la
professionnalisation à géométrie variable
o
SOUKOUNA
Sadio, docteure en sociologie politique, Docteure Sociologie politique,
Université Paris 1 Panthéon Sorbonne, UMR Développement & Sociétés/IMAF
Configuration hybride et figures plurielles de la coopération
internationale des collectivités territoriales françaises et maliennes
o
AMOUZOUN
Emmanuel, doctorant, Université Paul Valéry Montpellier
Les petites associations locales de solidarité internationale : le défi
de la professionnalisation
PRESENTATION DE L’AUTEUR
Emmanuel,
sociologue, doctorant (2ème année) à l’université Paul-Valéry Montpellier 3,
Ecole doctorale 60- Territoires, Temps, Sociétés et Développement, Unité de
recherche LERSEM-Laboratoire d’Etudes et de Recherches en Sociologie et
Ethnologie de Montpellier, Equipe de recherche IRSA- Institut de Recherche en
Sociologie et Anthropologie ; Chargé de TD à l’Université Paul-Valéry
Montpellier 3. Directrice de thèse : Hélène HOUDAYER, MCF-Habilitée en
sociologie.
o
DESSAIVRE
Jean-Claude, président de l'association Les Amis d'Handri
Les petites associations : l'artisanat de la solidarité
internationale
PRESENTATION DE L’AUTEUR
Président
depuis 2011 de l'association Les Amis d'Handri, une « petite association »
d'une centaine d'adhérents qui soutient un Centre qui accueille des enfants et
jeunes de milieux très défavorisés dans la banlieue de Antananarivo pour
permettre leur scolarisation. Président pour l'année du collectif Madagascar 44
(12 associations) Professionnel : j'étais professeur de mathématiques dans le
secondaire Autres études : entre 1995 et 2000, sociologie à Nantes (DEA sur les
transformations des formes d'engagement militant).
o
JOUAULT
Samuel, Professeur-chercheur associé – Faculté de Sciences Anthropologiques –
Université Autonome du Yucatán Mexique, Chercheur associé Centre d´Etudes
Mexicaines et CentrAméricaines
Tourisme et sociétés locales en Amérique latine : une approche
« sentipensante » de l´agent de développement puis de l´universitaire
PRESENTATION DE LA COMMUNICATION
Après dix années d´expériences professionnelles dans le secteur
du développement durable et la solidarité internationale et plus
spécifiquement du tourisme rural communautaire, l´échelle d´intervention
communautaire ainsi que les savoir-faire comme les connaissances acquis pour y
agir et travailler seront largement abordés ici. Loin de présenter une
autobiographie, met au centre de la réflexion la recherche action
participative, le rôle de la responsabilité sociale universitaire dans les pays
du Sud, l´interculturalité dans la formation d´acteurs du changement et s´appuiera
sur de nombreux exemples en Amérique Latine.
o
ARRIBE
Bertrand, Cooperation Concept, Spécialiste Appui de projets, management
interculturel, levée de fonds et RSE, Chargé de cours des universités Toulouse
II, Toulouse III, Sciences Po Toulouse
PRESENTATION DE L’AUTEUR
Après 10 ans de bénévolat dans la Solidarité
Internationale et des études spécialisées sur les pratiques des ONG et les
différents acteurs de la coopération (migrants, entreprises, etc.), il fonde
Coopération Concept en 2009.
Depuis, il
accompagne et forme tous types d’acteurs (associations, ONG locales, acteurs
publics locaux, ministères, etc.) aux questions de management et de financement
des projets de développement et de Solidarité Internationale.
PRESENTATION DE LA COMMNICATION
L’expérience et l’approche
empirique ont longtemps formé la base de l’apprentissage et de la formation
dans les ONG. On considérait même au sein des ONG qu’il fallait être formé
« sur le tas » et « sur le terrain ». Depuis les débuts de
l’implication des ONG modernes dans les processus de développement, le contexte
a fortement évolué par la multiplication des acteurs, ainsi que la
diversification et la complexification des projets.
Aujourd’hui,
toutes les organisations font part de leur besoin de personnels (bénévoles ou
salariés) formés et compétents. Une culture de l’efficacité, valeur de base des
ONG, s’est développée et a largement été adoptée par l’ensemble des acteurs du
secteur. Dans un contexte de multiplication des Organisations de Solidarité
Internationale (OSI), les structures recherchent des personnels déjà formés et
directement opératoires. Le
fort turn-over des personnels et l’impulsion des bailleurs de fonds ont
contribué à développer certains référentiels et pratiques standardisés.
L’exemple le plus illustratif est le Cadre Logique.
La
mise en place de ces référentiels communs n’a pas toujours été reçue avec
enthousiasme et n’a pas toujours appliquée selon les règles. L’argument souvent
mis en avant est la singularité de chaque terrain qui ne permettrait pas la
mise en place d’une approche avec des méthodes reproductibles. A cela il faut
ajouter le fait qu’un nombre important de personnes ne maîtrisent pas, ou mal,
ces méthodes reproductibles et un nombre encore plus grand n’en voit pas
l’intérêt. Pourtant, sous couvert d’adapter leurs pratiques à chaque terrain,
ce sont souvent ces mêmes personnes qui font du copier-coller de leurs
pratiques d’un projet sur l’autre sans toujours se questionner sur la
pertinence des outils.
Aujourd’hui, le débat semble relativement
tranché ; les grandes organisations ont compris l’intérêt de ces pratiques
de diagnostic, conception, management et évaluation, reproductibles et
suffisamment souples pour pouvoir être adaptées aux réalités du terrain. De
tous les domaines, le management de projet et son fonctionnement par objectifs,
bien qu’au centre des pratiques, est source de nombreuses critiques. Certaines
de ces critiques sont totalement fondées, alors que d’autres découlent en
réalité des pratiques et habitudes des praticiens du développement. Il est donc
important de bien identifier
les évolutions du management dans le domaine de l’aide au développement ainsi
que les champs de compétences au sein d’un projet, pour mieux préparer les
responsables de projet à leurs tâches, ainsi que de s’interroger sur la place
de l’empirisme dans le processus d’apprentissage et de management…
Animation : Delphine Vincenot, Kamala Marius
10h45 – 13h15 Ateliers 2e série (suite)
5.
Postures et trajectoires
d’experts
o
NGANONGO
Ossere Julio, enseignant-chercheur, coordonnateur de la Commission Recherche et
Publication du Laboratoire Population et Développement (Lapodev), Facultés des
Lettres et des Sciences Humaines / Sciences Economiques, Université Marien
NGOUABI de Brazzaville, Congo
Projets de développement en Afrique subsaharienne, entre changement
social et normes sociales : l’agent du développement à l’épreuve du
terrain
PRESENTATION DE L’AUTEUR
Titulaire d’un doctorat en sociologie, ancien étudiant de
la licence professionnelle ″Chargé-e de projets en solidarité internationale et
développement durable″, Julio Ossere NGANONGO est enseignant-chercheur à
l’Université Marien Ngouabi de Brazzaville (Congo). Il intervient aussi bien à
la Faculté des lettres et des sciences humaines qu’à la Faculté des sciences
économiques où il est également Coordonnateur de la commission recherche et publication
du Laboratoire Population et Développement (LAPODEV). Il est intervenu
plusieurs années auprès du Système des Nations Unies (UNICEF, UNFPA, OMS, PAM)
comme Spécialiste de la communication pour le développement (C4D), du
changement des normes sociales et du management du changement. Ses travaux
portent essentiellement sur les mobilisations, et les dynamiques territoriales
au Congo et au Sénégal.
La situation économique et sociale est globalement préoccupante en
Afrique subsaharienne. Avec les crises économiques, les conflits facteurs de
pauvreté et de précarité, les maladies épidémiques et endémiques, la pandémie
VIH-Sida et une multitude de populations souvent stigmatisées, rejetées et
vivant en marge du développement, les gouvernements, les agences onusiennes et
les ONG se retrouvent au cœur d’enjeux importants nécessitant des interventions
à même de résorber des situations et éviter des drames humanitaires.
Ces interventions, résultant de stratégies et plans déclinés sous
forme de projets de développement, ont le plus souvent pour bénéficiaires des
sociétés et des communautés aux traditions parfois réfractaires aux
transformations sociales jugées indispensables au bien-être humain et au
changement social au sens de Norbert Elias qui le définit ainsi : « … le concept de “changement social”
est souvent utilisé comme s’il s’agissait d’un état donné. On passe en quelque
sorte de l’état statique conçu comme état normal, au mouvement conçu comme état
exceptionnel. »
Ainsi, l’acteur, au demeurant formé et expérimenté, mu par une
volonté d’apporter du changement dans une situation diagnostiquée comme
précaire, se retrouve pris en étau entre sa mission d’agent de développement,
sa préoccupation d’agir, dans des situations très souvent urgentes, et les
normes sociales qui sont non seulement l’ensemble des us et coutumes qui
régissent et régulent les comportements, les interactions au sein d’une société
donnée et qui constituent des formes de représentations ou schèmes(formes, configuration) mais
aussi « la sanction implicite des
mœurs et des règles». Dans ce contexte, l’agent de
développement doit-il agir au nom des droits de l’homme, de son éthique
professionnelle ou se conformer aux normes sociales locales et se mettre à dos
les leaders traditionnels locaux ?
En fait, sur le terrain, l’intervenant se retrouve
face à des situations non prévues par sa formation ou son cursus académique. Il
doit user de son imagination et du bon sens pour atteindre les objectifs
escomptés. Il use ainsi de différentes de stratégies de contournement des
normes sociales locales.
Certains, comme dans le cas des
programmes élargis de vaccination dans certaines localités de la République
démocratique du Congo ou dans le cadre des interventions dans le milieu
autochtone en Congo-Brazzaville, développent des stratégies d’infiltration de
communautés afin d’influer sur les normes sociales de l’intérieur ou
s’adaptent au mode de vie des bénéficiaires afin de réaliser les activités
prévues.
L’intérêt de cette communication est de
montrer l’imprévisibilité du terrain dans lequel l’intervenant souvent
convaincu d’être suffisamment formé et outillé pour tout affronter.
o
PRIGENT
Lorène, présidente et MONCOND’HUY Léonore, directrice de projet, Cayambe
Education
Pour un renouvellement des pratiques d’expertise dans l’aide Publique
au Développement
PRESENTATION DE L’AUTEURE
Le
groupe CAYAMBE est un cabinet de recherche et de conseil qui intervient en
appui au développement et à la qualité de l'éducation et de la formation, du
préscolaire au supérieur. Basée dans la région de Brest et à Paris avec des
correspondants permanents dans de nombreux pays sur le continent africain
(Mali, Tunisie, RDC, Niger…), notre équipe dispose d'une expertise spécialisée,
reconnue à l’international mais aussi en France où nous mettons notre
savoir-faire à la disposition des collectivités publiques et acteurs privés.
Nous avons à cœur d’allier ambition et efficacité au service de la réussite des
projets et plaidons pour un renouvellement des pratiques d’expertise, plus
respectueux de l'environnement local et national des pays où nous intervenons.
Nous nourrissons nos interventions des acquis de la recherche et contribuons à
des avancées significatives en tirant les leçons du terrain, en lien avec de
nombreuses et prestigieuses institutions de recherches et universités en France
et en Europe. Notre approche globale appelle de ses vœux un changement de
paradigme dans la mobilisation d’expertise et l’appui aux dispositifs
sectoriels nationaux. Présidente de Cayambe Education, Lorène Prigent est
spécialiste des systèmes éducatifs francophones et européens, et allie une
expérience reconnue en pilotage de projets internationaux, et un investissement
dans les institutions éducatives européennes et françaises. Léonore Moncond’huy
a rejoint les équipes de Cayambe en 2016 et y occupe les fonctions de
directrice de programmes
o
SEGALINI
Céline, Ater, Sciences Po Bordeaux, chercheuse associée au Lam
Professionnalisation des consultants
sénégalais d’une unité de gestion de projet : conception pragmatique du
métier, transformations institutionnelles et gestion de projet
PRESENTATION DE L’AUTEURE
Docteure en sciences politiques de l'Université de
Bordeaux/Sciences Po Bordeaux depuis
décembre 2014, Céline Ségalini actuellement chercheuse
associée au laboratoire 'Les Afriques dans le monde'. Durant son doctorat, elle
s'est spécialisée sur l'intégration professionnelle de Sénégalais impliqués
dans la mise en oeuvre de l'aide-projet afin de comprendre l'appropriation des
discours environnementaux par ces individus. Elle poursuit actuellement ses
recherches sur cette thématique en se focalisant plus particulièrement sur la
professionnalisation des acteurs de l'aide chargés de la communication
audiovisuelle des dispositifs d'aide, l'objectif d'une telle recherche est de
comprendre les représentations du monde qui sont véhiculées dans les films pour
le développement et plus largement dans un contexte d'aide devenu de plus en
plus concurrentiel
PRESENTATION DE LA COMMUNICATION
Les diplômes universitaires et/ou l’expérience en gestion du
personnel des unités de gestion de projet constituent un enjeu central pour les
bailleurs dans l’administration efficace de l’aide. Or, on peut se demander si
ces critères suffisent à eux seuls à éclairer le processus de
professionnalisation et d’engagement de ces individus dans leur travail. Pour
fournir des éléments de réponse à ce questionnement, cette communication se
base, méthodologiquement, sur une enquête qualitative menée entre 2011 et 2012
auprès de consultants sénégalais recrutés dans l’unité de gestion d’un projet
environnemental, et théoriquement sur une conception sociologique de la
professionnalisation. Elle montre que le processus
de professionnalisation de ces consultants, façonné par une conception
pragmatique du métier et des mutations institutionnelles liées à la trajectoire
de l’État sénégalais, n’est pas sens effet sur la gestion procédurière du
projet et la distance au travail qu’ils peuvent manifester.
o
BEERLI
Monique, doctorante, Sciences Po Paris-Ceri, University of Geneva
“Professionalizing”
Humanitarian Security: Intra-Professional Power Struggles and
Socio-professional Hierarchies
PRESENTATION DE L’AUTEURE
Monique
J. Beerli est actuellement chercheuse à l’Université de Genève et Sciences Po
Paris. Elle termine sa thèse de doctorat en relations internationales qui porte
sur la professionnalisation de la sécurité humanitaire. Avec un regard
historique et sociologique, ses travaux regardent des luttes socio-professionnelles
pour comprendre des changements dans la manière que les organisations
humanitaires gèrent des insécurités rencontrées sur leurs terrains
d’intervention. Pour élargir l’application d’une typologie des luttes
inter/intra-organisationnelles et des luttes inter/intra-professionnelles
élaborer dans le cadre de sa thèse, elle prépare actuellement un nouveau projet
de recherche sur les politiques de professionnalisation des organisations
internationales. Ses travaux ont été publié dans le revue Global Governance et dans un livre édité par MSF-CRASH, Secourir sans périr.
PRESENTATION
DE LA COMMUNICATION
In recent years, practitioners and scholars have
pointed to the rising professionalization of security management within
humanitarian organizations. Despite an ever-growing literature on security
management as a domain of expertise and professional competency, to date, there
has been no serious analysis of who have come to legitimately represent and
occupy a position this newly emerging professional space. Drawing from
sociology of professions and Bourdieusian sociology, this paper proposes an
examination of intra-professional struggles and socio-professional hierarchies
constitutive of professionalization. Although a transnational professional
group of humanitarian security specialists, both within and outside of
humanitarian organizations, has slowly emerged since the 1990s, there are no
clearly defined criteria constituting a barrier of entry into this professional
domain. As a consequence, a relative degree of heterogeneity can be observed in
the career trajectories and professional experiences of humanitarian security
specialists. Through an analysis of biographical interviews with humanitarian
security practitioners, alongside their curriculum vitae, this presentation
will demonstrate the structuration of the socio-professional microcosm of
humanitarian security. Giving significant attention to modes of distinction and
competing socio-professional dispositions, I put into perspective structural oppositions
between humanitarian/security career trajectories, permanent staff/consultants,
and national/international staff.
o
WORLEIN
Jan, ATER en science politique, Université de Lille 2 (Sous réserve de confirmation)
Les trajectoires professionnelles du monde
humanitaire en Haïti
Animation :
François Enten, Rohen D’Aiglepierre
6.
Les formations de l’aide
internationale : vers quelles compétences ?
o
BREGEOT
Ghislain, directeur de l’IFAID Aquitaine
La professionnalisation des acteurs du développement, de quoi
parle-t-on ?
PRESENTATION
DE LA STRUCTURE
IFAID Aquitaine, organisme de
formation professionnelle sous statut associatif, contribue depuis plus de 30
ans à former des professionnels qui agissent dans le développement, que ce soit
à l’international, en Europe ou en France. A ce titre IFAID Aquitaine a
développé une formation professionnelle, de 3 ans, puis 2 ans, inscrite au
Répertoire National des Certifications Professionnelles. Cette formation a
évolué au fil du temps d’animateur, puis agent de développement pour être
actuellement « Coordonnateur de projet de solidarité internationale et
locale ». Destinée à des jeunes ayant des profils plutôt techniques (BTS,
Instituts) issus de domaines variés (santé, agricole, rural, génie civil,…), la
formation professionnelle leur permet d’acquérir des compétences en gestion de
projets à travers des cours dispensés par des professionnels et des mises en
situation collectives et individuelles.
o
FONTAN Victoria, PhD, EdD, manager,
Institut Bioforce, France, Visiting Professor, ITESO Guadalajara, Mexique,
Visiting Professor and Senior Research Fellow, University of Duhok, Irak
Professionnalisation de l'aide humanitaire,
hybridité et pouvoir entre le Nord et le Sud géopolitiques: le cas de la
co-conception de normes de qualité dans la formation et l'évaluation des
compétences des métiers de l'humanitaire
PRESENTATION
DE L’AUTEURE
Victoria
Fontan, PhD, Etudes de la Paix et du Développement, University of Limerick,
Irlande; EdD, Education avec spécialisation en Médiation Pédagogique,
Universidad de la Salle, Costa Rica. Pr Fontan est Manager du Collaboration
Centre for Quality Learning in Humanitarian Action, Institut Bioforce, France;
Visiting Professor, ITESO Guadalajara, Mexique; Visiting Professor and Senior
Research Fellow, University of Duhok, Irak; Professeure Associée, Institut
Supérieur des Techniques de Développement, Kalehe, République Démocratique du
Congo.
Publications sélectionnées :
·
Livres :
-
Decolonizing
Peace, 2012, Dignity Press: Portland
-
Voices
from Post-Saddam Irak, 2008, Praeger Security: Washington DC
·
Articles et chapitres de
livres :
- 'Reclaiming power with
from below: nascent subaltern peacebuilding in Canada, Colombia and
Iraq.', Perspectivas
Internacionales, Pontificia Universidad Javeriana Cali, Vol 10, No. 1, January-June
2015.
- 'Out beyond Occupy Fallujah and the Islamic State in Iraq and Sham, there is a field.' Researching Terrorism, Peace and Conflict Studies: Interaction, Synthesis and Opposition. H. Toros and Y. Tellidis (eds.). London: Routledge, 2015.
- 'Democracy's Collateral Damage' in Lee Bowen, et al., Every day life in the Muslim Middle East. Bloomington: Indiana University Press, 2014.
- Cruz, Juan Daniel. and V. Fontan, 'Una mirada subalterna y desde debajo de la Cultura de Paz, Caso: Grupo Mesa Juvenil 14 de Colombia..' Revista Ra Ximhai, Universidad Autonoma de Mexico, Vol. 10, No. 4, January-June 2014.
- 'Should God Remain? A Response from the Perspective of Peace and Conflict Studies' in Susanne Scholtz (ed), God Loves Diversity and Justice. Lexington Books, 2013.
- 'Explorando la possible decolonizacion de la paz', Perspectivas Internacionales. Pontificia Universidad Javeriana de Cali, Volumen 8, Numero 1, Enero-Junio 2012.
- 'Out beyond Occupy Fallujah and the Islamic State in Iraq and Sham, there is a field.' Researching Terrorism, Peace and Conflict Studies: Interaction, Synthesis and Opposition. H. Toros and Y. Tellidis (eds.). London: Routledge, 2015.
- 'Democracy's Collateral Damage' in Lee Bowen, et al., Every day life in the Muslim Middle East. Bloomington: Indiana University Press, 2014.
- Cruz, Juan Daniel. and V. Fontan, 'Una mirada subalterna y desde debajo de la Cultura de Paz, Caso: Grupo Mesa Juvenil 14 de Colombia..' Revista Ra Ximhai, Universidad Autonoma de Mexico, Vol. 10, No. 4, January-June 2014.
- 'Should God Remain? A Response from the Perspective of Peace and Conflict Studies' in Susanne Scholtz (ed), God Loves Diversity and Justice. Lexington Books, 2013.
- 'Explorando la possible decolonizacion de la paz', Perspectivas Internacionales. Pontificia Universidad Javeriana de Cali, Volumen 8, Numero 1, Enero-Junio 2012.
o
MIKULU
Jean-Baptiste, Prof., PhD, Conseiller interagence en Genre dans l’Action
Humanitaire. Roster GenCap, Déployé au Cameroun.
Le Genre dans l’Action
Humanitaire, GiHA : Un curriculum de formation du GenCap pour les Acteurs
Humanitaires
PRESENTATION DE LA COMMUNICATION
L'émergence d'une vision locale du secteur humanitaire
est devenu un thème incontournable. Pour certains, il représente un slogan qui
maintient une dynamique de puissance inéquitable entre le Nord et le Sud
géopolitiques. Pour d'autres, cela est un enjeu structurel majeur. Bien qu'il
soit vrai que le slogan «aussi local que possible, aussi international que
nécessaire» n'a pas contesté structurellement qui décide de ce qui est possible
et de ce qui est nécessaire, de nombreuses initiatives cherchent à encourager
un changement de paradigme qui créera un équilibre mutuel entre expertise
locale et expérience internationale (Van Brabant, 2016).
Ce papier va traiter de la co-conception des normes de
qualité dans la formation et l'évaluation des compétences des métiers de
l'humanitaire, faisant partie de l'initiative du passeport humanitaire, initiée
des 2012 par 24 acteurs clés du secteur, et visant la professionnalisation des
travailleurs humanitaires dans un contexte de localisation post-World
Humanitarian Summit. Ce papier traitera du paradoxe de l'hybridité, entre
co-optation et pouvoir subalterne.
PRESENTATION DU PROJET GenCap
Le sous-groupe de
travail sur le genre (gender reference group) du Comité Permanent inter
organisations (IASC en anglais) a mis en place un groupe d’experts en genre
pour soutenir les acteurs humanitaires dans le cadre de leur renforcement des
capacités : le GenCap (Gender Capacity Standby Project). Les
conseillers en genre GenCap sont membres du roster GenCap. Ils sont déployés à
bref délai pour appuyer le Coordinateur humanitaire des Nations Unies /
Coordinateur résident (HC / RC), les équipes humanitaires de pays (HCT) et les
réseaux de genre dans les situations d'urgence humanitaire. Les conseillers
GenCap fournissent un soutien temporaire aux mécanismes de coordination
humanitaire, aux clusters et aux réseaux de genre existants pour renforcer une
expertise technique de genre durable dans les équipes humanitaires nationales.
PRESENTATION DE LA COMMUNICATION
Le domaine de l’humanitaire est une des expressions de
solidarité internationale qui s’applique de plus en plus dans le secteur de
l’aide internationale et implique des acteurs de différentes provenances, avec
des compétences aussi variées que les différents domaines d’intervention
prioritaires pour sauver des vies. Pendant
les crises, les différences liées au genre accroissent les inégalités et
altèrent la capacité individuelle de résilience, et les différentes catégories
de genre sont affectées différemment, les plus marginalisées demeurant les plus
touchées par une crise aggravée par les effets sociaux.
Les acteurs humanitaires doivent tenir compte de ces
différences pour que les services offerts répondent aux besoins de tous en
évitant d'augmenter les risques auxquels font face certains groupes. Les différentes
instances de gestion de l’humanitaire ont adopté des politiques en matière de
la prise en compte des dimensions de genre applicables dans les interventions
humanitaires, et induisent une planification humanitaire sensible au genre. Cependant, peu d’acteurs humanitaires maitrisent la problématique du
genre, ni les stratégies de sa prise en compte dans les interventions qu’ils
mettent en place pour sauver des vies. D’où la nécessité d’un curriculum de
formation qui renforce les capacités en termes des connaissances, mais aussi en
termes des compétences pratiques.
Le GenCap a développé un curriculum de formation pour faciliter une
programmation de l’action humanitaire sensible au genre. Les acteurs
humanitaires sont formés et sont accompagnés dans leurs tâches quotidiennes en
vue d’assurer qu’hommes, femmes, filles et garçons aient des chances égales de
participer, donner de la voix et bénéficier des interventions humanitaires en
dépit de leurs différences.
o
YOSSA
Thaddée, consultant en genre, Yaoundé
Demande de compétences et offres de
formation sur l’égalité de genre au Cameroun : état des lieux et
perspectives
PRESENTATION DE L’AUTEUR
Thaddée
YOSSA est socio économiste, consultant en genre et autonomisation économique de la femme. Il jouit de 30 années d’expérience
professionnelle dans la
planification, la mise en œuvre et l’évaluation de politiques, plans,
stratégies, programmes, projets et institutions de développement. Il est titulaire d’un Master en politiques
économiques et sociales de l’Université de Grenoble II, Diplômé de l’Ecole
Supérieure des Sciences Economiques et Commerciales (ESSEC) de Douala et
Diplômé d'Etudes Diplomatiques et Stratégiques (CEDS) de Paris. Il est
actuellement Chef du département
« Etudes des Politiques Publiques » au sein du Cabinet d’études
MULTIPOLAIRE.
PRESENTATION DE LA COMMUNICATION
La prise en compte du genre dans les initiatives de développement
est devenue une exigence incontournable. Elle intervient à toutes les étapes du
cycle de l’action, ex ante, on going et ex-post. Elle fait appel à des
compétences diverses. Au Cameroun ces dernières années, la fréquence des avis
d’appels à candidature de consultants en genre montre une certaine
effervescence, témoin de l’importance que prend cet acteur dans les processus de
développement. Face à cette demande, de nombreux espaces de renforcement de
capacités en genre sont en œuvre, dans les universités camerounaises et les
instituts de formation, mais également dans des cadres moins formels.
Toutefois, les conditions critiques
pour la mise en place d’une formation de qualité au service du développement en
général et du mainstreaming du genre en particulier demeurent nombreuses. Plus que dans les formations classiques, la
considération de la qualité dans les formations sur le genre revêt un enjeu
majeur.
o
BRODEUR
Nicolas, consultant, PAST Sciences Po Bordeaux, Expert Associé Lam
Un pied dans l’expertise, l’autre dans la formation : comment repenser
à nouveaux frais la vision instrumentale du projet ?
Animation : Elisabeth Hofmann, Guaaybess Tourya
14h30 – 16h30 Ateliers, 3e série
7.
La difficile adéquation
entre valeurs & outils de l’aide international
o
LOUIS
Wilsot, étudiant M2 en sociologie clinique, Université Paris-Diderot-Paris7
L’idéologie managériale et les
relations de travail dans le contexte humanitaire en Haïti : le cas des
travailleurs sociaux
PRESENTATION DE LA COMMUNICATION
Cette
communication est tirée de mon mémoire de M2R en sociologie à l’Université
Paris7. Elle s’inscrit dans une démarche de compréhension des difficultés
rencontrées par des travailleurs sociaux qui sont intervenus pendant la période
du tremblement de terre de 2010 en Haïti à l’ONG Entrepreneurs du Monde (EdM).
Ces difficultés dans les relations de travail sont liées aux principes
managériaux qui les empêchent, selon leurs déclarations, de réaliser un véritable accompagnement des
familles en situation de souffrance. Ces dispositifs, en général, sont
contraires à la philosophie d’intervention des travailleurs sociaux qui est
axée sur des valeurs propres de l’action sociale. Ainsi donc, je me suis
intéressé à présenter ici deux aspects de ma recherche qui sont la question de la gestion du temps et la fabrication des compétences mesurables.
o
HÜE
Antoine, secrétaire général de la fondation Marianiste
Les valeurs à l’épreuve de l’action en
faveur du développement : le modèle des congrégations religieuses
catholiques.
PRESENTATION DE L’AUTEUR
Ancien élève de Sciences Po,
doctorant à l’université de Paris-Dauphine (EDBA), Antoine Hüe a conduit des
projets de restructuration dans le secteur des services en France et à
l’étranger, il dirige par ailleurs la Fondation Marianiste. Il accompagne des
projets de développement en Inde, en Haïti et dans plusieurs pays d’Afrique depuis
une vingtaine d’années. Il est l’auteur d’un ouvrage (parution fin septembre) :
Missionnaire en Afrique, ou l’aide humanitaire à l’épreuve du temps.
o
KERNEN
Antoine, maître d’enseignement et de recherche, et HIRSCHY Justine,
doctorante, Institut des sciences sociales, Université de Lausanne
L’aide internationale en Suisse : une
laïcisation très partiell
PRESENTATION DES AUTEURS
Antoine
Kernen est docteur en Science politique de l’Institut d’Etude Politique
de Paris. Il a travaillé à l’institut des Hautes Etudes Internationales et du
Développement de Genève et actuellement Maître d’enseignent et de recherche à
la faculté des Sciences Sociales et Politique de l’Université de Lausanne.
Adoptant une
perspective de sociologie politique, il analyse dans ses travaux sur la
transition chinoise, différents aspects liés au processus de privatisation
(émergence du secteur privé, transformation du système social, manifestations
ouvrières, émergence d’un secteur associatif). Il a publié notamment : La Chine vers l’économie de marché: les
privatisation à Shenyang (Paris Karthala 2004) ou (avec F.-X. Merrien, R.
Parchet) L’Etat social : une
perspective internationale, (Paris, Armand Colin, 2005).
En parallèle depuis quelques années, il conduit et dirige des
recherches sur la présence chinoise en
Afrique. Après des premiers travaux sur les petits commerçants chinois en
Afrique, il porte actuellement son intérêt sur l’impact des produits chinois en
Afrique et plus largement le rôle de la Chine dans un possible retour d’un Etat
développementaliste en Afrique. Il a publié récemment un numéro spécial de la
revue Politique Africaine
intitulé : « China Ltd : Un business Africain » (no
134/2014).
Justine Hirschy est actuellement assistante d’enseignement et de recherche à l’Institut des Sciences sociales de l’Université de
Lausanne en Suisse. Sa thèse de doctorat (en cours) porte sur les relations
entre le gouvernement du Burundi et les organisations internationales dans
l’élaboration et la mise en œuvre des politiques publiques. Auparavant chargée
de projet, puis analyste politique auprès de différentes organisations
internationales en Suisse et en Afrique, elle jouit d’une expérience
professionnelle diversifiée dans le domaine de la coopération internationale.
PRESENTATION DE LA COMMUNICATION
Le secteur de l’aide internationale connait depuis 20
ans une profonde transformation marquée par une internationalisation croissante
des carrières, des savoir-faire et des financements. Cependant, la Suisse
semble faire figure d’exception. Aujourd’hui dans ce pays, le secteur de l’aide
internationale est toujours marqué par une prégnance du religieux. Les noms des
plus grandes ONG nationales et principales partenaires de la coopération suisse
sont à ce propos évocateurs : « Action de Carême », « Pain pour
le prochaine » « Entraide protestante » ou encore « DM –
échange et mission ». À travers une analyse multi-niveau, cette
communication souligne les liens qui perdurent entre les églises et les œuvres
d’entraide suisse. Premièrement, une approche macrosociologique permet de
montrer que les liens historiques entre les églises et l’aide continuent de
structurer ce secteur. Deuxièmement, une analyse microsociologique, éclaire
quant à elle la prégnance d’une socialisation religieuse tant catholique que
protestante à partir d’un retour détaillé sur l’histoire de vie des coopérants
suisses.
o
NOUHOU
Bouba Alhadji, enseignant, Université Bordeaux Montaigne
Le système islamique de financement de l’aide internationale
PRESENTATION DE L’AUTEUR
Il y enseigne le contexte international, le Droit
international humanitaire, et l’Europe et la Méditerranée en « Licence
Professionnelle : Chargé-é de projets en solidarité internationale et
développement durable ». Il enseigne également la géopolitique des Macro-régions
et la dynamique internationale en « Master : Langue, Affaire
Interculturalité ». Il est également enseignant d’islam et Culture de
l’Islam en « Master : Religions et Sociétés.
Chercheur associé à l’Institut de Recherche Montaigne-CMRP, Bordeaux,
il a publié plusieurs ouvrages : Etude
Géopolitique de la souveraineté d’un Etat dans un environnement régional
hostile : le cas d’Israël 1948-1993, Presses Universitaires de Lille,
2001 ; Israël et
l’Afrique, Paris, Karthala, 2003 ; Islam et Politique au Nigeria, Paris, Karthala, 2005, France-Monde arabe (dir.), Presses
Universitaires de Bordeaux 2008.
Il est également auteur de plusieurs articles, dans des revues
spécialisées sur la géopolitique et les conflits.
PRESENTATION DE LA COMMUNICATION
Le secteur de l’aide internationale
connait depuis 20 ans une profonde transformation marquée par une
internationalisation croissante des carrières, des savoir-faire et des
financements. Cependant, la Suisse semble faire figure d’exception. Aujourd’hui
dans ce pays, le secteur de l’aide internationale est toujours marqué par une
prégnance du religieux. Les noms des plus grandes ONG nationales et principales
partenaires de la coopération suisse sont à ce propos évocateurs :
« Action de Carême », « Pain pour le prochaine » « Entraide
protestante » ou encore « DM – échange et mission ». À travers
une analyse multi-niveau, cette communication souligne les liens qui perdurent
entre les églises et les œuvres d’entraide suisse. Premièrement, une approche
macrosociologique permet de montrer que les liens historiques entre les églises
et l’aide continuent de structurer ce secteur. Deuxièmement, une analyse
microsociologique, éclaire quant à elle la prégnance d’une socialisation
religieuse tant catholique que protestante à partir d’un retour détaillé sur
l’histoire de vie des coopérants suisses.
Animation : Sylvie Wamba, Anne Le Naëlou
8.
Pratique et outils de la
gestion des risques et des incertitudes dans l’aide internationale
o
RYFMAN
Philippe, professeur et chercheur associé honoraire au Département de Science
Politique, Université Paris I
La robotisation, ultime étape de la professionnalisation ? Une
réflexion prospective
PRESENTATION DE L’AUTEUR
Philippe Ryfman est professeur et chercheur associé
honoraire au Département de Science Politique et au Centre Européen de
Sociologie et Science Politique de la Sorbonne (CESSP-Sorbonne), Université
Paris I, Panthéon-Sorbonne. Il a dirigé le DESS puis Master « Coopération
Internationale, Action Humanitaire et Politiques de Développement » (CIAHPD) au
sein de cette université. Aujourd'hui, il poursuit des activités de chercheur
sur les questions non gouvernementales et humanitaires, notamment comme
chercheur associé à l’Observatoire canadien sur les crises et l’action humanitaire
(OCCAH), UQAM, Montréal. Il est aussi juriste (avocat au Barreau de
Paris), spécialiste en droit des Associations et Fondations.
o
REBOTIER
Julien, chercheur, CNRS – Laboratoire LISST et METZGER Pascale, chercheuse, IRD
– UMR Prodig
Recherche et Coopération - Retours
d’expérience autour de la gestion des risques en Equateur
PRESENTATION DE L’AUTEUR
Julien Rebotier est chargé de recherche en
géographie au CNRS depuis 2010. Il travaille sur les risques, les politiques de
prévention des désastres et leur approche territoriale, notamment en Amérique
latine. Affilié au laboratoire LISST UMR 5193 de l’Université Toulouse Jean
Jaurès, ses réseaux et terrains de recherche l’ont amené à séjourner une année
dans le cadre d’un dispositif de recherche coopération à Quito, Equateur, sous
l’égide de l’IRD en 2014-2015. A cette occasion, son travail sur les politiques
de prévention et le système national de gestion des risques s’est inscrit dans
la continuité d’une initiative de recherche coopération antérieure, à laquelle
était associée Pascale Metzger.
Pascale Metzger est sociologue, chargée de recherche à l’IRD. Elle
travaille sur les approches sociales des risques et de l’environnement. En
poste à Quito à la fin des années 1990, elle anime un programme de recherche
sur l’environnement urbain avant de travailler au programme sur les
vulnérabilités urbaines qui va structurer ce domaine de recherche et d’action
en partenariat avec le DMQ (municipalité de Quito) au début des années 2000.
Une affectation ultérieure l’amène à Lima à la fin des années 2000 pour
travailler au projet SIRAD, avec l’INDECI, organisme national de défense
civile.
PRESENTATION DE LA COMMUNICATION
Au
regard de l’expérience passée de recherche en coopération, et du regard porté
sur la coopération, on peut se demander ce que recherche et coopération ont en
commun, la façon dont ces activités peuvent se façonner réciproquement. De
fait, le secteur de la coopération connaît des transformations importantes,
notamment en Equateur et dans le domaine de la gestion des risques. En
parallèle, le monde de la recherche publique subit également des
restructurations significatives en termes de conditions sociales de production
des connaissances (Bourdieu, 1975). Que tirer de cette expérience, à la fois sur
les métiers de la recherche et de la coopération, et sur leurs évolutions,
respectives et réciproques ? Que nous disent ces expériences sur la
recherche sur les risques en ce qui concerne les acteurs et les pratiques de la
coopération ?
La
coopération portant sur la gestion des risques en Equateur subit les influences
croisées de l’évolution dans l’approche
des risques, de l’évolution
politique nationale, et de l’évolution
dans les modalités de faire de la recherche.
En
premier lieu, on peut noter que la recherche scientifique est en soi un acteur
du changement, peut être plus par les pratiques qu’elle introduit que par ses
résultats. Ce faisant, l’IRD en produisant de la recherche dans et avec des
organismes opérationnels, a engendré des mutations qui se traduisent par de
nouvelles pratiques, de nouveaux outils mais aussi par de nouveaux concepts. La
recherche en coopération telle qu’elle s’est faite au sein de la municipalité
de Quito a fait la démonstration que ce que produit la recherche est de l’ordre
du changement qui va bien au-delà de la production et de la mise en œuvre de
nouveaux concepts. Ceci dit, les pratiques de recherche à l’IRD, s’inscrivent
aujourd’hui en priorité dans le champ scientifique, les pratiques sont donc
orientées vers la recherche de la reconnaissance scientifique (Bourdieu, 2001). De
ce fait, les enjeux de la recherche en coopération sont différents selon les
acteurs impliqués. En effet, les enjeux
de la recherche sont portés par les chercheurs, pris dans des contraintes institutionnelles
fortes, la recherche de financement, la compétition entre projets et l’exigence
de production rapide. Dans ce cadre, il est probable que l’impact de la
recherche en coopération sur les pratiques ne soit pas une priorité. Les
institutions du « Nord » représentent implicitement une demande
« d’opérationnel » du sud qui ne correspond pas nécessairement aux
attentes. En effet, ces dernières ne sont pas que de l’ordre de ce qui est
directement utilisable dans les politiques publiques. L’expérience montre que
la demande de concept et de sens à donner aux termes utilisés et aux pratiques
professionnelles est également présente, et prendre acte de cette demande, peu
explicite, serait faire preuve d’un
véritable partenariat, tout en conservant une spécificité à la recherche
scientifique.
Cependant,
l’évolution de la recherche depuis une
quinzaine d’année vers des projets courts et finalisés est susceptible de
limiter et les apports de la recherche et l’impact de la coopération. Autrement
dit, les nouvelles pratiques de
recherche qui se veulent plus efficaces, c'est-à-dire plus rapide et plus
directement opérationnelles, sont en même temps moins ambitieuses et moins
porteuses de changements (tout en faisant l’hypothèse implicite que les
pratiques « d’avant » n’étaient pas efficaces). Ainsi,
aux effets de cadrage scientifique de la recherche en coopération s’ajoutent,
comme des quasi figures imposées, l’incorporation des agendas internationaux
(comme les objectifs du développement durable, en remplacement des objectifs du
Millenium) ou encore l’affichage du multi partenariat qui pousse à associer
échelles et organismes de différente nature dans des conglomérats dont on voit
mal comment ils pourraient significativement et durablement changer la donne.
o
FALL
Marie, professeure en géographie, Département des sciences humaines et
sociales, Université du Québec à Chicoutimi.
Bilan et enjeux actuels de la coopération internationale pour la
résilience climatique des populations des îles du Saloum
PRESENTATION DE L’AUTEURE
Marie FALL, Ph. D.,Professeure en géographie
et coopération internationale, Responsable du Laboratoire
d'études et de recherches appliquées sur l'Afrique, Département des sciences
humaines et sociales Université du Québec à Chicoutimi, 555, boulevard de
l'Université Chicoutimi (Québec), Canada, G7H 2B1 Tel. 418-545-5011 poste
5695 Ligne sans frais : 1-800-463-9880 Téléc. 418-615-1207
Courriel : marie.fall@uqac.ca Web : http://www.uqac.ca/leraa/
PRESENTATION DE LA COMMUNICATION
Nouvelle Entre mars 2013 et
septembre 2014, le projet « Entreprenariat féminin et adaptation » financé par
le gouvernement canadien dans le cadre du Fonds canadien pour la résilience climatique
en Afrique a été exécuté. Il visait alors à lutter contre la pauvreté des
populations des îles du Saloum en améliorant les capacités d’adaptation des
groupes de femmes des villages de Dionewar, Niodior et de Falia aux changements
climatiques qui affectent la dynamique des écosystèmes de mangrove et réduisent
la production de coquillages et de poissons. Les populations insulaires
devaient ainsi s’approprier de nouvelles façons de faire pour améliorer leur
économie, assurer la sécurité alimentaire et maintenir le rôle et la position
des femmes dans les collectivités locales.
Les différentes initiatives
proposées visaient l’atténuation de l’appauvrissement économique des couches
vulnérables en réhabilitant et en sécurisant les économies de près de 720 femmes
sur un territoire de 316 km2 avec une population de près de 13528 habitants,
dont 7210 hommes et 6318 femmes. Une dimension particulière devait être donnée
à la problématique cruciale de la gestion des ressources naturelles et de la
promotion de la culture locale. Elle consolidait la dynamique de développement
durable à travers la gestion participative des ressources naturelles notamment
le reboisement de la mangrove et la promotion de l’écotourisme. Les activités
proposées dans le cadre de ce projet devaient renforcer les capacités de
gestion des femmes pour une meilleure compréhension des impacts des changements
climatiques sur le développement local.
L’entreprenariat féminin devait être valorisé avec la création d’une
unité de transformation pour chacun des trois villages ciblés et la mise en marché des produits transformés
sous le label « Îles du Saloum ». Un
espace de dialogue et de partage devait être créé par la mise en œuvre de
comités villageois de gouvernance des unités de transformation.
Cette communication propose de dresser l’état
actuel des lieux et faire le bilan de l’aide internationale face aux défis des
changements climatiques dans les îles du Saloum. Nous mettrons en évidence le
degré d’articulation/désarticulation entre les énoncés explicites du projet et
les résultats atteints en termes de participation des populations locales, d’atténuation des
vulnérabilités environnementales et d’autonomisation socio-économique des
bénéficiair
o
NÚÑEZ
REGUEIRO Santiago, chargé de programmes/référent qualité, CARE
Professionnalisation des acteurs de l’aide : analyse réflexive de la
mise en place d’une démarche « qualité » au sein d’une ONG
internationale
PRESENTATION DE L’AUTEUR
Santiago NÚÑEZ REGUEIRO est
Référent Qualité au sein du département Programmes de CARE France, à Paris. ONG
d’aide humanitaire et de développement, CARE France est l'un des membres de la confédération CARE
International, qui met en œuvre dans 94 pays des programmes d'éducation, de sécurité
alimentaire et d’adaptation, d'autonomisation des femmes, et d’appui à la
société civile. Chargé des Programmes Amérique Latine au siège de CARE France,
Santiago Núñez Regueiro accompagne les équipes de terrain dans la conception et
la mise en œuvre des projets. En tant que Référent Qualité, il développe les
activités transversales de monitoring/évaluation et d’apprentissage, ainsi que
les outils/méthodologies de mesure de l'impact des actions. Praticien en
solidarité internationale depuis 2004, il a occupé diverses fonctions en siège,
comme sur le terrain en Afrique, Asie et Amérique Latine (ONG locales et
internationales, ministères…). Ses sujets de recherche et d’enseignement
(vacataire à l’IEDES-Paris 1 Panthéon Sorbonne) portent sur l’évaluation et la
capitalisation des projets socioéconomiques (Pratiques, Inter Aide, 2012) et la
gestion des savoirs dans la solidarité internationale.
PRESENTATION DE LA COMMUNICATION
Nouvelle
étape du processus de professionnalisation des acteurs de l’Aide
internationale, les démarches Qualité ont donné lieu ces dix dernières années à
l’apparition de nouveaux métiers au sein de beaucoup d’ONG : Référent(e)
Qualité et Impact, Chargé(e) de la Gestion de connaissances, Responsable
Evaluation et Capitalisation… Définies de manière très diverses par les organisations
(englobant généralement des thématiques aussi vaste que le monitoring,
l’évaluation, la mesure de l’impact, la redevabilité, la capitalisation, la
gestion des connaissances et l’apprentissage, et la recherche), ces approches
ou politiques Qualité, ainsi que les pratiques qui y sont associées, s’imposent
progressivement aux ONG, et illustrent l’évolution des différents acteurs du
secteur (ONG -françaises et anglo-saxonnes, locales et internationales-, mais
aussi bailleurs institutionnels et privés de l’Aide et société civile) et les
tensions qu’engendrent ces transformations.
Ce
travail se propose ainsi d’analyser concomitamment les dynamiques individuelles
et les dynamiques institutionnelles aux origines de l’émergence de ces
approches dans les ONG, les tensions liées à leurs mises en œuvre, et les
débats qu’elles suscitent dans le secteur. Il associe une démarche réflexive du
Référent Qualité sur la mise en place du Plan Qualité 2015-2018 au sein de
l’ONG internationale CARE -complétée par d’autres matériaux empiriques,
principalement des entretiens approfondis et des travaux d’échanges avec des
ONG engagées dans des processus similaires- et des corpus théoriques plus
académiques sur la professionnalisation dans et des ONG. L’analyse s’intéressera
d’abord aux trajectoires individuelles des personnels occupant ces fonctions
liées à la qualité, souvent à l’origine des créations de postes ou de
départements spécifiques dans les structures, et à certaines de leurs
motivations dans ces processus : volonté de recentrage sur la pertinence et non
plus uniquement l’efficacité des actions, déconstruction du récit déterministe
des interventions, enjeux sur la gestion des savoirs et la recherche (au-delà
de la technique), etc. Il dressera en parallèle les intérêts aux niveaux
organisationnels et institutionnels, très différents et aux finalités parfois
opposées à celles des individus, qui poussent les ONG à développer ces
démarches Qualité (légitimation de l’expertise, réponse stratégique aux
exigences externes sur l’efficience, etc.).
Dans
un deuxième temps, la communication explicitera deux outils Qualité concrets
mis en œuvre chez CARE (workflow programme : outil d’optimisation des processus
programmatiques ; approches orientées changement : nouvelles méthodes
d’évaluation du changement social), et montrera que ces outils renvoient à des
logiques issues de l’ingénierie managériale (vision déterministe, évolution
vers la sphère marchande et pensée instrumentale), issues des sciences sociales
(importance accordée à la complexité, aux rôles des acteurs et de la société
civile, pensée critique) ou d’un difficile dialogue entre les deux dans les
pratiques. Enfin, l’analyse mettra en lumière les limites et risques des
approches Qualité, tentera d’en dégager des enseignements (gestion des savoirs,
recherche-action) et de prolonger la réflexion sur les tensions au cœur des
ONG, et des individus au sein de ces organisations (cohérence entre la mission,
la vision et les réalisations de l’ONG ; gouvernance et management internes ;
engagements éthico-politique individuels et collectifs), proposant une
recherche de professionnalité des acteurs, au sens différent de celui du
discours dominant – et des normes et valeurs qui le sous-tendent- de
professionnalisation.
Animation : Véronique André-Lamat, Henri Wamba
14h30
– 16h30 Ateliers,
3e série (suite)
9.
Focus sur des acteurs
« Sud » de l’aide internationale
o
GRENON
Marie-Michèle, doctorante en anthropologie, Université Laval, Québec, Canada
Les coopérants cubains comme acteurs de changement ? Analyse d’un
exemple d’aide internationale « Sud-Nord »
PRESENTATION DE L’INTERVENANTE
Marie Michèle Grenon a complété une formation en
anthropologie et en sciences politiques avant d’entamer une maîtrise en études
internationales à l’Université de Montréal. Depuis son accession aux cycles
supérieurs, elle s’intéresse aux initiatives de développement issues des pays
du Sud et plus particulièrement aux projets de coopération internationale
réalisés par l’État cubain. Elle accompli présentement son doctorat au
département d’anthropologie de l’Université Laval dans le cadre duquel elle
étudie les projets d’alphabétisation cubains dans une perspective de
développement ‘Sud-Nord’.
PRESENTATION DE LA COMMUNICATION
L’avènement de « l’ère de développement international »
au tournant des années 1950 a donné lieu à la création d’une pléthore de
projets visant à guider les pays
qualifiés de « sous-développés » vers la prospérité économique. Or,
l’établissement du paradigme de développement Nord-Sud aurait plutôt contribué
à l’accroissement de la pauvreté dans les pays du Sud, en plus de perpétuer des
relations inégales de pouvoir avec les pays du Nord (Escobar 1995, Ferguson
1990). Suivant cette perspective, la réforme de ce champ de pratique
nécessiterait une modification des structures profondes du développement ou la
valorisation d’approches alternatives. Depuis mon accession aux cycles supérieurs, je me suis intéressée à la coopération
réalisée par les pays du Sud, un paradigme qui a pris de l’importance avec
l’émergence d’États comme le Brésil, l’Inde et le Venezuela au tournant des
années 2000. Ces pourvoyeurs d’aide articulent leur coopération à un discours
de solidarité, de complémentarité et d’horizontalité, en plus de soutenir le
principe de la non-ingérence dans les affaires de l’État. Malgré le fait que
Cuba offre une collaboration axée sur ces principes depuis plus de cinquante
ans, l’île caribéenne ne semble pas totalement incorporée au champ de la
coopération Sud-Sud sans compter que ses projets ont été peu étudiés. Selon les
pays récipiendaires, l’État cubain proposerait une collaboration intégrale,
respectueuse des valeurs culturelles et stimulatrice de changements sociaux,
des affirmations qui demeurent toutefois peu approfondies. Depuis 1998, l’État
cubain priorise une coopération dans les domaines de l’humanitaire d’urgence,
les soins médicaux, ainsi que l’alphabétisation avec la création du programme Yo, sí puedo. Cette méthode
d’apprentissage s’appuie sur l’expérience acquise avec la campagne nationale
d’alphabétisation de 1961 et lors des « batailles » pour la 6e année (1975-1980) et
la 9e année (1980-1985). Depuis 2001, le programme a été établi dans
plus de vingt pays en développement, mais également au sein de pays dits
développés tels que l’Australie, la Nouvelle-Zélande, l’Espagne et le Canada ce
qui en fait un exemple exceptionnel de coopération ‘Sud-Nord’ qui n’a jamais
été étudié.
Cette présentation est basée sur les résultats d’une étude de terrain
en deux volets réalisée à La Havane (Cuba) et au Canada. Elle vise à
approfondir le paradigme cubain d’aide internationale en étudiant plus
spécifiquement le cas du projet d’alphabétisation cubain Yo, sí puedo et de sa contextualisation canadienne intitulée ArrowMight qui constitue un exemple
inusité de coopération ‘Sud-Nord’. Il s’agira d’analyser les processus de
collaboration, de transmission et de réciprocité s’exprimant dans la
coopération offerte par Cuba, et ce, dans l’optique de stimuler les réflexions
sur l’amélioration des pratiques dans le domaine de l’aide internationale.
o
JOXE
Ludovic, doctorant sous la direction de Fred Eboko (IRD-CEPED), UMR CePED
(Centre Population et Développement) – Université Paris Descartes
Le personnel international de Médecins Sans Frontières : vers un
effacement de la distinction entre Nord et Sud
PRESENTATION DE L’AUTEUR
Dirigé par Fred Eboko, directeur de recherche à l’IRD, au sein du
laboratoire CEPED (Centre Population et Développement), j’entame ma cinquième année
de thèse en sociologie à l’université Paris Descartes. Je travaille sur la question de la « frustration » en
mission humanitaire. Je m’intéresse en particulier au personnel international
travaillant pour l’organisation Médecins Sans Frontières (MSF). Certains
d’entre eux évoquent un malaise, une frustration ou une incompréhension liée à
la stratégie de l’organisation. Ils peuvent alors rompre leur contrat et
anticiper leur retour de mission. Si cette catégorie de travailleurs ne
représente pas l’ensemble des expatriés chez MSF, elle constitue l’expérience à
l’origine de ma thèse. Ma recherche tente de faire converger différents
courants de la sociologie : les parcours de vie, la sociologie des
organisations, la sociologie des émotions, la sociologie du travail et de la
gestion. J’intègre dans ma recherche le personnel international africain,
asiatique, et sud-américain, représentant aujourd’hui 24% des expatriés MSF.
Ils joueront ainsi les premiers rôles de cette communication. Je suis par ailleurs moi-même travailleur
international pour MSF, en tant que logisticien, administrateur et coordinateur
de projet.
o
RICHARDIER
Verena, doctorante, UMR 5206, Ecole Normale Supérieure de Lyon
Entre « gatekeepers » et associations islamiques : la
pluralisation des formes d’engagement humanitaire au Mali.
PRESENTATION DE L’AUTEURE
Verena Richardier est doctorante
en sociologie à l’École Normale Supérieure (ENS) de Lyon, Triangle UMR 5206.
Elle a commencé en 2014 une thèse de sociologie intitulée « Décentrement de la
raison humanitaire et nouvelles souverainetés mouvantes », dirigée par Laurence
Roulleau-Berger, directrice de recherche au CNRS, Triangle, ENS Lyon et
directrice française du LIA (Laboratoire International Associé) CNRS/Académie
des Sciences Sociales de Chine « Sociologies post-occidentales en France et en
Chine ». Verena étudie le décentrement d’une action de plus en plus partagée
entre des ONG internationales d’origine occidentale et les ONG de leurs pays
d’intervention. Elle bénéficie d’une bourse doctorale CIFRE (Conventions
industrielles de formation par la recherche) à Handicap International où elle a
occupé également un poste de chargée d’étude Partenariat de juin 2014 à juin
2017.
o
GUAAYBESS
Tourya, maître de conférences, Université de Lorraine
Acteurs de l’aide internationale et géopolitique des médias : le secteur
de l’aide aux médias dans les pays arabes
PRESENTATION DE L’AUTEURE
Politologue de
formation, Tourya Guaaybess est maître de conférences en Sciences de
l'Information et de la Communication à l’Université de Lorraine au CREM. Ses
recherches portent sur la communication internationale (médias et « suds »),
l'espace journalistique euro-méditerranéen et les médias arabes. Parmi ses
travaux, on pourra citer Télévisions arabes sur orbite (CNRS, éditions) en 2005, Les médias arabes,
Confluence médiatique et dynamiques sociales (CNRS éditions) en 2012. Elle a
par ailleurs dirigé Cadrages journalistiques des "révolutions arabes"
dans le monde, (L'Harmattan) en 2015 ; National Broadcasting and State policy
in Arab Countries (Palgrave Macmillan) en 2013 et Les Arabes parlent aux
Arabes; les nouveaux médias dans le monde arabe avec Yves Gonzalez-Quijano
(Actes Sud) en 2009.
PRESENTATION DE LA COMMUNICATION
L’aide
internationale a vocation à favoriser le
« développement » dans ses dimensions
les plus variées (économique, sociale, politique parfois), et s’applique à une pluralité de secteurs
d’activité. L’un de ces domaines
est transversal : il s’agit de celui
des médias dans les pays du Sud dont les
enjeux sont économiques, politiques, culturels.
De la modernisation par les médias à la libéralisation des médias
Dès les années 50, les médias ont
fait l’objet de toutes les attentions des chercheurs
et des acteurs du
développement. Selon eux, les médias pouvaient favoriser la modernisation des individus et des sociétés grâce
à leur pouvoir de diffusion de
normes et de savoirs. Ces approches,
jugées théoriques et détachées des contextes sociaux
d’application, ont, depuis, été
remises en cause.
Aujourd’hui, les médias dans les pays du sud, qu’il s’agisse de la
radio, de la télévision ou des médias
numériques, restent un sujet qui
intéresse les chercheurs. Et, les recettes
du développement par les médias
n’ont pas été abandonnées
par l’Unesco - qui est l’organisation multilatérale
phare dans ce domaine - et d’autres agences de développement. En effet, les attentes que l’on nourrissait à l’endroit
des médias dits traditionnels se
déportent sur les écrans mobiles et internet.
Finalement, l’approche
fonctionnaliste des médias
perdure mais les stratégies
d’action des acteurs du développement,
dont les actions étaient jugés
normatives, paternalistes, évoluent.
Depuis quelques années, le lien entre
solidarité internationale et médias
dans les Suds est moins évident
compte tenu de la libéralisation des économies des années 90 et des avancées
technologiques. Pour le dire autrement, à l’heure de
télévisions numériques, des bouquets
satellitaires, des médias d’information
en ligne et de l’expansion
formidable des smartphones, les
médias du Sud sont considérés comme des espaces où la solidarité internationale a
toute sa place mais aussi comme des secteurs économiques porteurs.
Du « Development communication » (développement par les médias) à la
géopolitique des médias
Comment les Etats qui participent de l’aide dans le domaine des médias se positionnent- ils par
rapport à ces changements ? Comment conjuguent-ils leur politique ou
diplomatie d’influence par les
médias et leurs actions dans le
secteur des médias des pays du Sud ?
Nous avons choisi de focaliser notre
attention sur les pays arabes et les différents acteurs de l’aide dans le secteur des
médias en direction de ces pays , au
premier rang desquels les acteurs
publiques ont une place de choix (à travers
l’aide publique au développement ).
Pour dresser les contours de l’aide
internationale par les médias, nous nous basons sur un travail empirique mené
en France, en Grande Bretagne
et dans des pays arabes. Compte tenu de la nature des régimes arabes
et de
l’histoire qui les lie à leurs partenaires occidentaux, les relations
intérêt diplomatiques restent centrales.
L’aide bilatérale prédomine dès lors qu’il est question du secteur
stratégique des médias. Mais, le rôle des Etats s’inscrit en outre dans une géopolitique des
médias. En effet, les médias
transnationaux , tels que les radios
ou les chaînes d’information en
continu par exemple, sont
des outils de la diplomatie
d’influence dans l’espace euro - méditerranéen.
Nous verrons que ces différents rôles
et prérogatives des Etats se
combinent très bien. Nous verrons
aussi que sur la scène médiatique
méditerranéenne,
concurrentielle, de nouveaux
acteurs nationaux se sont imposés, qui sont également de nouveaux partenaires
des pays arabes dans le secteur des
médias. L’aide aux Etats
arabes sort d’un modèle ouvertement
bilatéral, jugé paternaliste et
suranné, pour répondre aux
exigences d ’ une aide plus participative , plus « inclusive » . Le printemps arabe a accéléré ce phénomène
de recours à de nouveaux acteurs et
d’une participation accrue des acteurs locaux dits de la société civile. Nous avons choisi d’isoler un domaine d’observation
particulièrement éclairant : le secteur du journalisme.
Les
agences de développement-médias européennes dans le champ journalistique
Dans un contexte économique difficile, la politique d’influence
des Etats occidentaux dans le domaine du journalisme doit à la fois être
efficace et le moins coûteuse possible. Par relever ce double défi, les
programmes des agences de coopération publiques sont amenés à dépendre de
nouvelles sources de financements, au premier rang desquelles figurent les
organisations internationales et l’Union Européenne. C’est déjà le cas de BBC
Action qui, en recourant à des activités commerciales s’inscrit dans une
tradition anglaise du financement des charities. C’est moins le cas de CFI pour
la France ou de la Deutsche Welle Akademie. L’UE à travers ses appels d’offres,
encourage la participation conjointe de ces grands opérateurs à des programmes
de coopération. Cela conduit nécessairement à une émulation, et à un certain
rapprochement des diverses stratégies. Mais la convergence n’est pas simplement
formelle puisque les actions de CFI, sans se départir d’un volet bilatéral,
sont plus tournées vers les sociétés civiles ou des individus – ou « leaders
d’opinion »- du Sud, à l’image des stratégies américaines ou anglaises.
Dans cette perspective, les politiques mises en œuvre sont des
politiques « inclusives », selon les termes des responsables français et par
projet, autrement dit, les experts ou les « acteurs du développement » pour
reprendre l’expression heureuse d’Anne Le Naellou sont issus des pays du Sud.
Cela présente trois intérêts majeurs : il s’agit d’une politique par le bas
donc exempte des pesanteurs des appareils d’Etat ; elle permet de repérer les
leaders de demain, les « passeurs » ; enfin, ces politiques sont moins
coûteuses.
Animation : Jean-Philippe Fontenelle, Sadio Soukouna
16h45
– 18h Plénière de clôture
François Enten, Elisabeth Hofmann, Anne Le Naëlou
En soirée : visite
guidée « Bordeaux Nègre » (sur inscription)
[1] Ces deux phénomènes ne sont pas récents et ont déjà
été bien documentés : Lefèvre, Sylvain, Mobiliser
les gens, mobiliser l'argent: les ONG au prisme du modèle entrepreneurial. Thèse de Science politique. Université du
Droit et de la Santé - Lille II, 2008;
Lefèvre, Sylvain. « 20 - Les ONG et
la responsabilité sociale des entreprises: du dialogue à l’isomorphisme »,
Repenser la responsabilité sociale de l'entreprise; L'école de Montréal.
Armand Colin, 2013, pp. 343-358; Frédéric, Pierru «
Grand angle » Les « douceurs insidieuses » de la cage néolibérale, Gouvernement
et action publique, 2013/3 n° 3, p. 497-505
[2] Les éléments ethnographiques discutés dans cette communication ont été
recueillis lors d'enquêtes effectuées à Madagascar dans le cadre d’un
doctorat. Deux terrains ont été
réalisés, l’un de trois mois (mars à juin 2016) et un deuxième de quatre mois
(octobre 2016 à février 2017) qui
ont permis la mise en place de méthodes d’enquête approfondies au sein de deux
cas d'étude. Seul l'un de des cas est discuté ici.
[3] N. Élias, Qu’est-ce que la sociologie ?, 1991
[4] Bourdieu, P., Les héritiers. Les étudiants et la culture, Paris: Éditions de
minuit, 1964
[5] Prémat, C., « L'institution imaginaire des normes
sociales : Normes sociales et processus cognitifs », Sens
Public, septembre 2006